Le site des usines Maréchal, devenues Veninov 2001 suite à un rachat par le groupe allemand VDN, fait partie des « symboles » de Vénissieux, à double titre : symbole industriel d’une part, et symbole de la désindustrialisation du pays d’autre part.
Car après avoir produit des feuilles de PVC sous la marque Vénilia, des adhésifs, puis les fameuses nappes Bulgomme, qui auront protégé de nombreuses tables de salle à manger — dans les années soixante, les effectifs dépassaient les 1 200 ouvriers ! —, le site s’était progressivement éteint. Entre 2015 et 2016, après une très forte mobilisation à Vénissieux pour lutter contre une fermeture annoncée, un repreneur autrichien, Windhager, avait fait naître beaucoup d’espoirs parmi les salariés. Des espoirs déçus, le site fermant ses portes définitivement, laissant sur le carreau 13 personnes.
Des travaux de démolition et de réhabilitation
Depuis, les 6,4 hectares du site étaient inutilisés, si ce n’est par quelques graffeurs, qui y laissaient libre cours à leur créativité. Quelques rumeurs faisaient état d’une vente, imminente ou non, à un groupe industriel local par Windhager. Il ne devrait rien en être : le site de Veninov devrait rester entre les mains du groupe autrichien. Lequel va lui donner une nouvelle vie.
De fait, le site a d’ores et déjà bien changé récemment. « Des travaux de démolition et de dépollution du terrain sont en cours, confirme Yolande Peytavin, première adjointe au maire de Vénissieux, en charge notamment du Développement de la ville. Le site va conserver sa vocation économique de production, industrielle ou artisanale. C’est inscrit dans le plan local d’urbanisme, et il n’a jamais été envisagé de modifier cela. »
Car le site, à proximité immédiate de la future ligne de tramway T10, a nettement gagné en attractivité ces dernières années. Beaucoup imaginaient un promoteur immobilier racheter le terrain pour y construire un ou plusieurs immeubles. Cela ne sera donc pas le cas.
Trois bâtiments seront conservés par souci patrimonial
Quelle forme pourrait prendre ce « redémarrage » du site des usines Maréchal ? « Windhager, en lien avec la Ville et la Métropole, travaille avec un porteur de projets, qui va amener les activités sur le site. Beaucoup de choses restent à définir mais ces activités permettront au site de retrouver du dynamisme. »
Actuellement, aucun permis de construire n’a encore été déposé par Windhager. Mais de nouveaux bâtiments devront être créés pour accueillir ces activités potentielles, ainsi que quelques bureaux — liés aux entreprises amenées à s’installer au 2 de la rue Eugène-Maréchal. Quoi qu’il arrive, trois bâtiments seront conservés et intégrés au projet, au nom de la valorisation du patrimoine historique et industriel de Vénissieux.
« Nous en saurons plus dans les prochains mois, résume Yolande Peytavin. La Ville et la Métropole sont très attentives à l’avenir du site. Il a pesé dans l’histoire de Vénissieux, et il est naturel et souhaitable qu’il connaisse une nouvelle vie. »
Une histoire récente tourmentée
Devenue Veninov en 2001 à la suite du rachat par le groupe allemand VDN, la grande usine de la rue Eugène-Maréchal est liquidée en juillet 2011. Gordon Brothers récupère alors l’entreprise pour un euro symbolique, un an après avoir accordé aux actionnaires allemands un prêt de 9,7 millions d’euros, qui n’a jamais été remboursé. Un interminable conflit social démarre.
Les 87 salariés, les habitants de Vénissieux, les élus et les anciens salariés se mobilisent pour faire vivre Veninov. Manuel Valls, alors candidat à la primaire socialiste, puis Arnaud Montebourg, ministre de l’Économie, se rendent sur le site. Avec l’aide financière de la Ville, du Grand Lyon et de la Région, le groupe autrichien Windhager devient le nouveau propriétaire de Veninov. Mais il ne respecte pas ses engagements et celles que l’on appelait encore « les usines Maréchal », ferment définitivement leurs portes en fin d’année 2016.
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