« Il faut vraiment aimer ce métier pour le faire dans ces conditions » témoigne Audrey Sicurani, accompagnante d’élèves en situation de handicap (AESH) au collège Elsa-Triolet et déléguée syndicale CGT Educ’action. Elle travaille comme AESH depuis près de 15 ans et n’a vu son salaire augmenter que d’une vingtaine d’euros. « Je travaille 26 heures par semaine et je touche moins de 1 000 euros par mois. On est précaire, c’est la débrouille. »
Un constat partagé par Emilie Cara, assistante d’éducation (AED) depuis septembre au collège Paul-Éluard : « Je travaille à mi-temps donc je gagne peu et c’est très compliqué de vivre comme ça. Je complète mes revenus en faisant des livraisons de repas à domicile. »
Ce jeudi 9 mars, les deux femmes étaient devant le rectorat, avec quarantaine d’autres AED et AESH, afin de dénoncer leurs conditions de travail et la précarité de leur emploi. Tous réclament une revalorisation de leur salaire ainsi qu’une reconnaissance du statut de fonctionnaire.
Le gouvernement a annoncé, l’année dernière, verser une prime aux AED et AESH qui exercent dans des établissements classés REP et REP +. Une prime qui n’était jusqu’à présent versée qu’aux enseignants. Mais pour le moment, aucun d’eux n’a perçu le moindre euro.
Pour Audrey Sicurani, même si cette prime est une avancée, elle ne répond pas à la détresse financière que les AED et AESH vont subir notamment pendant leur retraite : « Les primes ne comptent malheureusement pas dans le calcul de la retraite. Nous le savons, nous serons en dessous du seuil de pauvreté », estime-t-elle.
« Pendant des années, on nous a dit que ces métiers étaient faits par des étudiants ce qui justifiait ce salaire, rajoute Émilie Cara. C’était peut-être le cas avant, mais plus maintenant. On a besoin de plus de personnes, mais qui voudrait travailler dans ces conditions et avec ce salaire ? »
Les syndicats devraient être reçus par le rectorat à la fin du mois afin d’échanger sur la situation des AED et des AESH.
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