Les frères Aimé et Filip Bafounta ont décidé de redynamiser le noble art à Vénissieux, en perte de vitesse dans la région, en lançant coup sur coup deux galas, le premier le 4 février, et le prochain qui aura lieu ce samedi 11 mars. Pour cela, ils s’appuient sur quatre espoirs : Imen Chikh, Jessim Mokeddem, Kilson Winterstein, et Junior Tadah.
Honneur à la féminine, Imen Chikh, qui a déjà marqué les esprits des spécialistes de la discipline après un seul combat, gagné à Vénissieux, le 4 février face à une adversaire nettement plus âgée. « Cette Vénissiane du Charréard, encore mineure, est incroyable, commente Aimé Bafounta, préparateur physique et athlétique, chargé des relations avec l’extérieur. C’était son premier combat, elle n’a jamais reculé face à une boxeuse plus expérimentée et plus âgée (quatre ans d’écart). Trop volontaire, elle confond encore vitesse et précipitation, elle en oublie de se protéger, mais ce sera facile à corriger. Je la mets volontairement dans la difficulté, elle ne se dérobe pas. »
Déjà détenteur d’un trophée, celui de vice-champion de France en cadet, le mois dernier, Jessim Mokeddem fait pour sa part preuve d’une étonnante maturité. « À 15 ans, il a déjà sept ans de boxe éducative chez nous, se réjouit Filip Bafounta, responsable et coach en chef de l’Espace École Sport Boxe. Il a la tête sur les épaules, on lui donnerait cinq à six ans de plus. Du haut de son mètre quatre-vingt-huit, il ne rechigne pas à faire quatre entraînements par semaine et un jogging le dimanche. Il ne peut que progresser. Au gala du 4 février, il n’a jamais été inquiété par le Vaudais Zakary. » L’intéressé complète son profil : « J’ai démarré par le foot au FC avant de m’essayer à la boxe qui est rapidement devenue une passion. Aujourd’hui, je fais tout pour progresser. »
Un peu plus âgé que lui, Kilson Winterstein (17 ans) affiche un profil de boxeur complet, au nom prédestiné. Les amateurs éclairés de boxe se souviennent de Pierre-Franck Winterstein, dit « le Gitan », qui a brillé dans les années quatre-vingt-dix. « J’ai déjà tenté du pied-poings, je voulais découvrir autre chose », révèle le jeune homme longiligne qui a su contenir et s’imposer face au Vaudais Souid, le 4 février. « Il n’a pas assez combattu pour pouvoir être admis en championnat de France, analyse Aimé Bafounta. Mais c’est un vrai espoir qui devra oublier ce qu’il a appris en combat au pied. »
Profiter de l’engouement pour le MMA
Enfin, Junior Tadah affiche un physique impressionnant. Que du muscle. « Je me suis longtemps préparé chez moi, pompes, abdos… confie Tadah, qui a d’abord tenté le rugby à l’âge de 13 ans, au collège Paul-Éluard. Mon père ne voulait pas que je me lance dans la boxe, mais un ami m’a demandé de servir de sparring-partner, et ça m’a plu. Je n’ai pris une licence qu’en septembre dernier. Et pour mon premier combat, au gala du 4 février, j’étais trop dans l’émotion. » Ce qui ne l’a pas empêché de dominer le Stéphanois Coskum Nevzat. « Il est arrivé au club brut de décoffrage, c’est un concentré de puissance, résume Aimé Bafounta. Il ne lui reste plus qu’à affiner sa technique. »
Venu au club apporter son expérience, sa passion et ses envies de voir la boxe anglaise retrouver ses lettres de noblesse, Aimé Bafounta est confiant. « La boxe thaïe et les sports pieds-poings ont perdu de leur superbe en raison du MMA. Pour s’améliorer, les boxeurs des arts martiaux mixtes ont besoin de parfaire l’Anglaise. C’est tout bénéfice pour nous. »