Les spécialistes du traitement des biodéchets peuvent nourrir de nouvelles ambitions. Début février, le groupe d’entrepreneurs Les Alchimistes a levé 10 millions d’euros à l’échelle nationale. La société Amundi, engagée dans l’économie sociale et solidaire via son fonds Finance et Solidarité, menait le tour de table.
La branche régionale des Alchimistes, basée sur le site Usin Lyon Parilly depuis avril 2021, touchera une partie de cette somme pour poursuivre sa croissance. Sur leur plateforme de compostage du boulevard Marcel-Sembat, les Alchimistes sont aujourd’hui à l’étroit : ils y collectent environ 3 000 tonnes de déchets alimentaires par an.
Cet apport leur permet de conquérir de nouveaux territoires. « On va pouvoir démarrer de nouvelles activités dans l’année, promet Gaëtan Lepoutre, cofondateur et directeur associé. Le parcours n’est pas fléché mais ce pourrait être à Clermont-Ferrand, Grenoble ou Chambéry. On va toucher de nouveaux clients et continuer à embaucher. »
Avant cela, les Alchimistes commencent leur ruée vers l’ouest : « On s’installe à Oullins dans un mois. C’est une plateforme dédiée à la logistique et à la préparation au compostage d’une capacité de 6 000 tonnes. Elle servira à collecter les bacs marron de nos clients professionnels. »
Une démarche encouragée par la loi
Pour les Alchimistes, tous les signaux sont au vert. Collecter et transformer le déchet numéro un des Français est dans l’air du temps. Cette activité s’inscrit dans un contexte réglementaire favorable. En effet, tous les ménages sont invités à trier leurs déchets alimentaires à partir du 1er janvier 2024. La mise à disposition de bacs de tri ou de composteurs individuels ou collectifs est prévue par la loi du 10 février 2020 contre le gaspillage et pour l’économie circulaire. Les collectivités territoriales n’y couperont pas.
La Métropole de Lyon recense aujourd’hui 684 composteurs de quartier ou en pied d’immeuble, dont sept à Vénissieux. Toutes les entreprises participeront à cet effort, quel que soit leur volume de biodéchets.
« Si la loi accompagne le compostage, c’est que notre démarche est positive, observe Gaëtan Lepoutre. Les sols se dégradent. Or, sans sols fertiles, il n’y a pas de nourriture. Le compost permet non seulement d’avoir des sols vivants, amis aussi de gérer les périodes de sécheresse et de fortes précipitations. »