Navya, qui produit ses véhicules à Vénissieux, est en difficulté.
La nouvelle a de quoi faire frémir les 280 collaborateurs de Navya. Le leader français de la mobilité autonome s’est déclaré en cessation de paiement. Il a également sollicité l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire. La direction a informé les représentants du personnel le 25 janvier.
« L’objectif de cette procédure est d’évaluer toutes les solutions permettant de pérenniser l’activité, maintenir les emplois et rechercher des investisseurs dans le cadre d’un plan de redressement, par voie de continuation ou d’un plan de cession », précisait la firme dans un communiqué.
Le 2 février, le Tribunal de commerce de Lyon a désigné un administrateur judiciaire, la SCP Hunsinger Solve. Le calendrier est serré. Les repreneurs devront se manifester avant le 21 février. L’administrateur judiciaire aura jusqu’au 7 mars pour examiner les dossiers des candidats.
L’action finit à 3 centimes
Cette société cotée en Bourse a vu son cours dégringoler ces deux dernières années. Son titre est passé de 4,57 euros à seulement 3 centimes d’euros le 24 janvier à la clôture. Navya a alors demandé à Euronext de suspendre son cours. Une suspension « maintenue jusqu’à nouvel ordre et qui pourrait éventuellement ne jamais reprendre », précise la société.
Qui aurait pu prédire un tracé aussi chaotique pour la petite navette sans conducteur ? Depuis sa création en 2014, la jeune pousse était présentée comme une pionnière mondiale dans un secteur d’avenir. À ce jour, ses navettes autonomes sont déployées dans 25 pays. Ces dernières années, les Lyonnais ont pu se familiariser avec ces engins silencieux aux allures futuristes : à la darse de Confluence, mais aussi à Décines, entre la station de tramway Grand Large et l’arrêt de bus Parc OL.
Pour l’heure, la pépite Navya n’a pas réussi à franchir le passage de l’industrialisation. Ses ambitions en termes de production de véhicules autonomes nécessitent des investissements massifs. À cette difficile course au financement s’est ajouté un autre obstacle : trouver des débouchés aux navettes dans un marché encore très restreint.
La CGT, qui organisait un rassemblement devant l’ARS ce jeudi, a dévoilé que l'union mutualiste Resamut pourrait reprendre l'hôpital des Portes du Sud.