À la Mosquée Eyup Sultan de Parilly, l’affluence est traditionnellement forte le vendredi, jour de la grande prière hebdomadaire. Mais plus encore ce 10 février, quatre jours après les séismes dévastateurs qui ont frappé le sud de la Turquie et le nord de la Syrie. Selon les derniers bilans, plus de 22 000 personnes ont trouvé la mort dans ces secousses sismiques d’une violence rare.
Une collecte a été organisée auprès des fidèles à l’issue de la prière. D’autres mosquées de Vénissieux, comme la mosquée Al Forqane, se sont associées à cet élan de solidarité à l’appel du Conseil régional du culte musulman (CRCM).
« La quête a été annoncée sur les réseaux sociaux depuis plusieurs jours, rappelle Mehmet Kartal, responsable administratif de la mosquée Eyup Sultan. Et les fidèles, vous le voyez, ont répondu en très grand nombre. Chacun est bien conscient que la Turquie et la Syrie sont confrontées à une véritable tragédie. Les besoins sont immenses sur place. »
Dès le 6 février, la CIMG (Confédération islamique Milli Görüs), qui structure plus de 300 associations en France, dont celle de Parilly, a lancé la collecte de dons sur Internet. « Au niveau européen, nous avons déjà récolté sept millions d’euros, précise Mehmet Kartal. Cet argent est utilisé sur place, via notre association humanitaire Hasene, pour répondre aux besoins les plus urgents. »
Des besoins avant tout matériels comme des préfabriqués, des générateurs, des radiateurs, mais aussi des colis alimentaires. 300 personnes ont également été dépêchées sur place par la CIMG : des médecins, des techniciens, des sauveteurs, pour encadrer la mise en œuvre des secours, en lien avec le Croissant rouge et l’AFAD, l’organisme turc dépendant du ministère de l’Intérieur spécialisé dans la gestion des tremblements de terre.
L’élan de solidarité est tel qu’il faut parfois savoir décevoir les bonnes volontés. Comme cette dame qui se présente spontanément à la mosquée de Parilly les bras chargés de sacs de vêtements. M. Kartal lui explique avec un luxe de diplomatie que les vêtements ne manquent pas dans la zone sinistrée, et la remercie de son geste. « Beaucoup de gens dans notre communauté veulent également se rendre sur place pour aider, mais nous les en dissuadons, reprend le responsable administratif. Sauf s’ils ont des compétences très précises. L’aide la plus efficace, c’est le don financier. »
Pour faire un don en ligne : www.hasene.fr