Aucun salaire n’a été versé depuis novembre dernier, information dévoilée sous couvert d’anonymat par des joueurs, lors d’un entraînement de ce début d’année. “La situation est encore trop floue pour que l’on puisse avancer quoi que ce soit. On attend, et on croise les doigts pour que les salaires soient enfin versés.” L’absence de communication du principal investisseur, Jean-Pierre Casas, et de Gilles Clauss, président de la société qui gère le groupe professionnel, entretiennent le flou. Ce que confirme Éric Forets, l’entraîneur de l’équipe fanion. “On n’a pas encore réussi à joindre le président Gilles Clauss, on n’ose pas envisager un scénario catastrophe.”
Un club, deux entités
Pour être précis, et sans entrer dans la complexité de la réglementation en vigueur, il faut rappeler que la législation oblige un club qui emploie des sportifs contre rémunération à constituer une société commerciale soumise au Code de commerce — une SAS, Société à actions simplifiées, pour ce qui concerne le VHB.
Afin de se mettre en conformité avec le code du sport, le club de Vénissieux handball est donc désormais composé de deux entités : l’association sportive qui s’occupe du secteur amateur et la SAS. C’est cette dernière qui a en charge l’équipe professionnelle.
Quant à l’association sportive présidée par Michaël Ankri, elle gère la vingtaine d’équipes du club, de la Nationale 3 au mini-hand.
En attendant les suites de ce pesant climat d’incertitudes qui plane autour du club, personne ne veut encore s’exprimer totalement. “On n’a pas tous les tenants et aboutissants de ce dysfonctionnement, explique ainsi Michaël Ankri, le président de l’association sportive. Je n’arrive pas à joindre le responsable de la SAS, j’espère que ce n’est qu’une question de temps. Pour l’heure, nous nous concentrons sur le bon fonctionnement de l’association.”
Aucun interlocuteur n’était donc en mesure d’apporter davantage de précisions. N’ayant pas encore toutes les données en leur possession, la direction municipale des sports ainsi que l’adjoint à la politique sportive, Nacer Khamla, étaient également dans l’attente d’informations plus précises.
Pourtant de réelles chances d’accession
Le prochain match du VHB est programmé le 21 janvier avec la réception d’Annecy au gymnase Jacques-Anquetil. D’un point de vue sportif, il serait rageant que l’équipe de Nationale 1 ne puisse finir son championnat. En effet, à mi-parcours, l’équipe managée par Éric Forets est seule dauphine d’Angers, un leader qui a tout pour accéder à la ProD2, et les Vénissians comptent un point d’avance sur Annecy et Saintes. Sachant que les deux premiers de la poule sont assurés de rejoindre l’étage supérieur, que les Haut-Savoyards n’ont pas de statut VAP (Voie d’accession au professionnalisme), et que Saintes avait dû se contenter du match nul face aux Vénissians le 10 décembre dernier, les chances du VHB d’aller humer le parfum de la Proligue (D2), antichambre de l’élite, sont réelles. Ou étaient réelles ?