C’est un bilan satisfaisant pour les associations Passerelle, Pimms Médiation et le Centsept. Après un an d’expérimentation, l’ambassadeur des droits du dispositif Territoire zéro non-recours est allé à la rencontre de près de 400 personnes résidant dans le quartier du Moulin-à-Vent. Parmi elles, 90 habitants ont réalisé un bilan des droits qui a révélé que 88 % d’entre eux étaient en non-recours, dont 65 % concernant des aides de droit commun.
Le ministre des Solidarités, Jean-Christophe Combe, a fait le déplacement ce 6 janvier, pour dresser le bilan de cette expérience. Il était accompagné de Michèle Picard, maire de Vénissieux, Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon et Salwa Philibert, sous-préfète chargée de la politique de la ville. « Les ambassadeurs des droits vont à la rencontre des habitants, décrit Fabienne Delahaye, cheffe de projet d’innovation sociale à l’association Centsept. Ils proposent, lors de rencontres individuelles et personnalisées, de faire le bilan de leurs droits dans différentes thématiques et ensuite de les orienter vers les partenaires pour favoriser leur accès aux droits. »
Le Moulin-à-Vent n’a pas été choisi au hasard par les associations. Avec la municipalité, elles ont estimé que ce territoire était le secteur idoine pour tester le dispositif. « Il n’y a pas beaucoup de problèmes sociaux, mais il manque un maillage dans ce quartier, situé entre deux territoires, Vénissieux et Lyon 8e. Il y a beaucoup de familles et de personnes âgées qui méconnaissent leurs droits », rappelle Michèle Picard.
Essentiellement des personnes seniors et précaires
Parmi les habitants accompagnés, 45 % des personnes vivent sous le seuil de pauvreté et la majorité sont des seniors. Les thématiques les plus récurrentes ont trait au logement et à la santé. Les associations ont décidé de faire appel à de nouveaux partenaires en première ligne pour repérer les personnes dans le besoin. Des gardiens d’immeuble ou même des pharmaciens font désormais le lien entre les habitants et les associations.
Si le non-recours est d’abord dû à un manque de connaissance des dispositifs, nombre de personnes renoncent également du fait de démarches complexes. « Il y a un fossé qui se creuse, témoigne un gardien. Avec l’inflation, beaucoup sont dans le besoin et n’osent pas demander de l’aide ou ne savent pas où la trouver, j’essaie de les guider le plus possible à mon niveau. »
Pour le ministre, « l’État et les pouvoirs publics ne peuvent pas tout faire. Nous avons besoin des associations et des entreprises sur la question du non-recours qui est une priorité. » Jean-Christophe Combe a annoncé que le gouvernement envisageait une automatisation des recours aux droits pour le RSA, les APL et la prime d’activité. Un formulaire pré-rempli serait alors envoyé aux personnes afin de les informer sur leurs droits, en fonction des informations connues de l’administration. « Cela nous aiderait à lutter contre le non-recours, mais aussi contre les indus qui peuvent mettre de nombreuses familles en difficulté. » Ce projet devrait être expérimenté d’ici 2024 pour une mise en place en 2025.
Pour bénéficier d’un bilan de vos droits, contactez Matthieu, de l’association Passerelle par téléphone au 07 81 80 24 47 ou par e-mail : bonjour@passerelle-aides.fr