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Culture

Archives municipales de Lyon : les petites pièces font les grandes œuvres

Pour célébrer son centenaire, l’école de mosaïstes de Spilimbergo (Frioul) présente son travail aux Archives municipales de Lyon depuis le 15 novembre. Suivons notre guide, le Vénissian Dominique Annarelli, lui-même mosaïste.

Le Vénissian Dominique Annarelli (à gauche) avec la délégation italienne

 

Quand il parle de mosaïque, le regard de Dominique Annarelli s’éclaire. Ce Vénissian du quartier Pasteur a une passion communicative au sujet d’un art qu’il dit pratiquer en amateur. Qu’il nous permette d’ajouter le qualificatif d’éclairé.

« J’ai commencé la mosaïque en 2003. En 2006, avec l’association M comme mosaïque de Paray-le-Monial, j’ai fait un voyage en Italie et j’ai été subjugué par la beauté des œuvres créées par l’école de Spilimbergo, dans le Frioul, au nord-est du pays. Je suis toujours resté en relation avec cette école et, en 2011, j’ai suivi un stage chez Giulio Menossi, un des grands maîtres de la mosaïque contemporaine, formé à Spilimbergo. »

Pour célébrer à Lyon le centenaire de l’école de mosaïstes de Spilimbergo (la Scuola mosaistici del Friuli), Dominique Annarelli et le Foyer des Frioulans de Lyon, dont Daniel Vezzio est le président, contactent les Archives municipales de Lyon. « En 2014, les Archives avaient eu beaucoup de succès avec leur exposition « Lyon l’Italienne », qui avait attiré 650 000 visiteurs en six mois. Leur directeur, Louis Faivre d’Arcier, a tout de suite été intéressé par la proposition. »

Depuis le 15 novembre et jusqu’au 8 avril, les Archives municipales accueillent donc 19 œuvres de l’école italienne, pour une exposition qui est le fruit d’une collaboration avec la Scuola mosaicisti del Friuli, l’Ente friuli nel mondo, le Fogolâr furlan de Lyon et l’Institut culturel de Lyon.

« Ce sont des Frioulans, rappelle Dominique Annarelli, qui ont créé les mosaïques de Fourvière, de Saint-Pothin et de Saint-Nizier. » Il explique pourquoi cette région de l’Italie s’est spécialisée dans les mosaïques. « Le fleuve Tagliamento possède beaucoup de cailloux dans son lit. Les Frioulans sont passés maîtres dans l’art du terrazzo, ce sol de granulats de marbre et de cailloux qu’on nomme aussi seminato, parce qu’on sème le granulat dans un lit de ciment. »

Plusieurs panneaux de l’exposition des Archives célèbrent un grand mosaïste, tel Gian Domenico Facchina qui met au point une nouvelle technique de dépose et de pose des mosaïques romaines sans altération et à qui l’on doit celles de l’opéra Garnier à Paris. Ou insistent sur la tradition lyonnaise d’utiliser les mosaïques, depuis l’époque romaine jusqu’aux décors du XIXe siècle réalisés par l’atelier Mora ou la maison Bertin. On doit au premier des décorations pour le musée des Beaux-Arts, à la seconde celles du lycée de la Martinière, de la salle Rameau ou de la gare des Brotteaux.

Des œuvres pesant près de 130 kg

Dominique Annarelli évoque aussi la difficulté à organiser cette exposition, avec des œuvres pesant jusqu’à 120 ou 130 kilos et qu’il a fallu acheminer depuis le Frioul. L’autre pari de cette manifestation est de présenter des mosaïques contemporaines, conçues et réalisées par des élèves de la Scuola.

Copie d’une mosaïque du baptistère de Florence par les étudiants de 2e année de la Scuola mosaicisti del Friuli

Elles peuvent être des interprétations de pièces classiques, telle cette impressionnante copie d’un détail d’une mosaïque du baptistère de Florence, représentant l’Enfer et le Diable, ou la reproduction de décors de la basilique d’Aquilée. Ou encore d’incroyables portraits d’artistes italiens qui, de loin, ressemblent à des photographies : ceux des acteurs Totò et Marcello Perracchio, de l’actrice Franca Valeri et de la chanteuse Mia Martini. Elles peuvent aussi flirter avec l’abstraction (Tappeto) ou avec des objets cultuels, comme ces deux pièces faisant penser à des masques-boucliers.

Portraits de Franca Valeri, Marcello Perracchio, Totò et Mia Martini par les étudiants de 2e année de la Scuola mosaicisti del Friuli

Dominique Annarelli résume la beauté des mosaïques : « D’un matériau inerte, on arrive à créer de la poésie. »

Le jour où nous visitons l’expo, le 21 novembre, les Archives reçoivent la délégation arrivée la veille au soir du Frioul. Il faut préciser que le vernissage est prévu pour le lendemain, 22 novembre, en présence du consul d’Italie. Dans cette délégation, se trouvent Loris Basso, président de l’Ente friuli nel mondo, Stefano Lovison, président de la Scuola mosaistici del Friuli, et Gian Piero Brovedani, le directeur de cet établissement. Leurs premiers mots, en décrivant l’expo, vient du cœur : « Che bella ! » On ne peut être que d’accord avec eux.

 

« La Scuola mosaistici del Friuli à Lyon » aux Archives municipales de Lyon : 1, place des Archives 69002 Lyon.
Exposition visible jusqu’au 8 avril, les lundis de 13 à 17 heures et du mardi au vendredi de 9 heures à midi et de 13 à 17 heures.
Fermeture annuelle du 16 décembre au 2 janvier inclus.
Entrée gratuite.
www.archives-lyon.fr – 04 78 92 32 50.

2 Commentaires

1 Commentaire

  1. Annarelli Dominique

    24 novembre 2022 à 6 h 27 min

    Je voudrais adresser ici mes plus chaleureux remerciement à Jean Charles Lemeunier qui, depuis 2006, a toujours suivi mon parcours dans cet art méconnu. De mes expositions les modestes d’abord au sein d’associations vénissianes, et ensuite celles en solo plus complète dans différentes villes de Rhône-Alpes ou en Isère. Deux Musées, Paray le Monial et Clonas sur Varèze exposent mes boucliers.
    Ne le répétez surtout pas, je suis invisible à Venissieux.😉😬😂

  2. Vénissian

    24 novembre 2022 à 6 h 19 min

    Magnifique travail, superbes mosaïques, une expo à ne pas a ne pas manquer. Félicitations

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