Pendant huit ans, les Freegônes sont sortis au compte-gouttes du petit atelier de Kleuster, implanté au pôle auto, le long du périph’. En France, moins de 200 de ces engins à trois roues répondent à la problématique de la livraison du dernier kilomètre. Cette année, le concepteur et constructeur de ces triporteurs modulables change de braquet. D’une fabrication artisanale, la petite boîte vénissiane bascule sur des cadences industrielles.
Depuis mi-octobre, l’assemblage des véhicules est opéré non loin de là, au sein de l’usine Renault Trucks. Entre la conclusion de l’accord et le lancement de la production, seuls quelques mois se sont écoulés.
Le bâtiment de 2 100 m², un ancien lieu de stockage de pièces de rechange, abrite huit postes d’assemblage. 11 équipiers y sont affectés. Très vite, les capacités de production seront plus que quintuplées. « L’objectif, pour cette fin d’année, est de sortir 12 triporteurs chaque jour », affirme Tiphaine Chatard, chef de projet.
Un accord gagnant-gagnant
Le partenariat profite aux deux parties : Kleuster s’appuie sur les infrastructures, le savoir-faire et le réseau de distribution de Renault Trucks. « S’associer avec Renault Trucks, c’est travailler avec des équipes de distribution déjà en lien avec des professionnels, » résume Gérard Têtu, dirigeant fondateur de Kleuster.
Dans le même temps, la filiale du groupe Volvo élargit sa gamme de véhicules électriques et couvre l’intégralité de la chaîne logistique. « Les véhicules électriques forment le pilier de notre stratégie de décarbonation, rappelle Bruno Blin, PDG de Renault Trucks. Nous avons l’ambition qu’ils représentent 50 % de nos ventes en 2030. Nos clients qui opèrent en ville font face à des contraintes de plus en plus importantes entre l’urbanisation croissante, l’explosion de l’e-commerce, la congestion du trafic et des réglementations locales en matière d’émissions polluantes. »
Freegône, un vélo cargo pour les pros
Ce triporteur 100 % électrique, se décline en cinq modèles. Son châssis unique peut accueillir une cellule sèche pour les livraisons, une cellule frigorifique, un plateau, une benne ou encore un module adapté aux professionnels de la restauration.
Le Freegône se conduit sans permis. Il se faufile partout : routes, zones piétonnes ou pistes cyclables. Sa charge utile est de 350 kg. Il atteint la vitesse de 18 km/h et gravit des pentes de 18 %. Il dispose de 80 km d’autonomie. Pour recharger la batterie, compter près de 5 heures avec une prise classique.
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