En hommage au journaliste, poète et résistant lyonnais René Leynaud, qui fut l’ami d’Albert Camus et fut fusillé par les nazis en 1944, le prix qui porte son nom a été créé pour promouvoir la création poétique francophone et soutenir sa diffusion. Porté par l’Espace Pandora et la bibliothèque municipale de Lyon, il reçoit le soutien de la Ville de Lyon et de la Direction régionale des affaires culturelles d’Auvergne Rhône-Alpes.
Ce 5 novembre, à la bibliothèque municipale de la Part-Dieu, le prix René-Leynaud a été remis à la poète québécoise Hélène Lépine pour son ouvrage Le Cœur en joue (éditions de la Pleine Lune), en présence de Nathalie Perrin-Gilbert, adjointe à la Culture de la Ville de Lyon, de Nicolas Galaud, directeur de la Bibliothèque municipale de Lyon, et de Thierry Renard, directeur de l’Espace Pandora. Avec une mention spéciale du jury attribuée à Judith Wiart pour Les Gens ne se rendent pas compte (éditions Le Clos Jouve). La cérémonie s’inscrivait dans le cadre de la 27e édition du festival poétique Parole ambulante.
« L’art s’affranchit des frontières, remarquait en préambule Nicolas Galaud, puisqu’après la Grecque Katerina Apostolopoulou, c’est la Québécoise Hélène Lépine qui est récompensée. » Nathalie Perrin-Gilbert relevait « la douceur de la musique » du Cœur en joue, ce vibrant hommage aux femmes syriennes et, s’adressant directement à celle qui était honorée : « Votre poésie et votre engagement ne font qu’un », rappelant qu’elle avait été à l’origine du Comité Femmes qui appuyait les luttes des écrivaines, journalistes et traductrices contraintes par des gouvernements intolérants.
Après la lecture d’un texte d’Albert Camus, paru dans Combat en 1944 et célébrant René Leynaud, Thierry Renard rappelait : « Pour nous, la poésie n’est pas neutre. Avec la Ville et la bibliothèque, nous avons le projet de rééditer, en 2024, les œuvres complètes de Leynaud, à l’occasion de l’anniversaire de son assassinat. »
Avant les lectures des textes primés par leurs autrices, Hélène Lépine espérait que, dans ce « monde en transition », la poésie « emprunte la piste de René Leynaud dans la résistance et laisse au futur la lumière de la dignité ».
On ne peut que saluer les deux ouvrages, celui d’Hélène Lépine pour sa poésie humaniste prenant fait et cause pour les victimes, femmes et enfants, des guerres syriennes, et celui de Judith Wiart, dont les textes jouent subtilement entre plusieurs émotions, assurant une balance équitable entre l’humour et le désespoir.
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