De tous les quartiers de Vénissieux, Charréard/Max-Barel est celui où les nuisances liées à la circulation des poids lourds font le plus débat. Et sans surprise, le sujet s’est de nouveau imposé dès l’ouverture de l’assemblée générale qui a réuni, le 18 octobre, près de 70 personnes. « On a le droit à plus de tranquillité », s’exclamait Enrico Réa, membre de l’association Halte aux bruits et à la vitesse, qui se bat depuis plus de 20 ans pour ramener la tranquillité sur le chemin du Charbonnier. Lanouar Sghaier, adjoint à la voirie, rappellera qu’une solution est en vue : fin 2023, les travaux de réaménagement de la plateforme SNCF de transport combiné seront achevés, permettant enfin aux camions d’entrer et de sortir par la rue du Beaujolais, sur la commune de Saint-Priest.
Mais c’est le sujet des points de deal qui a dominé la réunion, après qu’un habitant de la résidence Ambroise-Croizat a lancé un cri d’alarme. Sans colère, la voix émue, ce père de famille « attaché » à son quartier a décrit un quotidien anxiogène : les dealers qui ne se cachent plus et importunent les mamans, les tags indiquant le type de marchandise et les tarifs, les voitures volées qui servent de planque, les nuisances sonores et les nuits blanches, la peur des représailles, et celle, plus forte encore, de voir ses enfants grandir dans cet environnement. « Ça se dégrade à 1000 %, il faut faire quelque chose avant qu’il ne soit trop tard. »
Cette problématique touche aujourd’hui un nombre croissant de villes, jusqu’en zone rurale. Mais les communes des grands centres urbains comme Vénissieux sont en première ligne. Et les points de deal du boulevard Croizat, distants de quelques centaines de mètres du commissariat, en sont l’illustration la plus marquante.
Des réseaux très organisés
Michèle Picard a été la première à répondre, s’employant à montrer que les pouvoirs publics ne restent pas inactifs : « Je suis intervenue auprès du ministre de l’Intérieur pour que Vénissieux devienne l’une des quatre divisions métropolitaines de la police nationale. C’est un vrai plus car davantage d’effectifs sont désormais déployés sur le terrain. Je participe à des réunions trimestrielles avec le préfet pour adapter les stratégies. Sur les rodéos par exemple, nous avons déjà obtenu une nette baisse. Cela veut dire que ce dispositif fonctionne. »
Le commissaire divisionnaire Éric Debeugny a abondé dans le même sens, sans nier les difficultés auxquelles lui et ses agents sont confrontés : « On a densifié notre présence, depuis novembre l’activité sur le terrain a progressé de 37 %. Mais nous faisons face à des criminels très organisés. Les dealers sont souvent extérieurs à Vénissieux et interchangeables. Quand on fait sauter un point de deal, il est rapidement réactivé. Il faut travailler plus en profondeur pour démanteler les réseaux d’approvisionnement. Je suis lucide, je ne vous dirai pas qu’on va éradiquer le trafic du jour au lendemain, mais on y travaille sans relâche. »
Sara
24 octobre 2022 à 11 h 21 min
Bonjour, c’est déplorable…..il y a aussi les drogues dures… ils viennent dans les sous sol des copropriétés pour se piquer. On a pourtant une copropriété sécurisée avec camera. Les voisins ont peurs, les enfants qui rentrent aussi. On se retrouve nez à nez avec des toxico chez soi. Et personne ne fait rien …on appelle le commissariat, la mairie, ils prennent note puis y’a rien
Des que je peux je partirai d’ici, je pense même à scolariser mes enfants chez sa grand mère.
Habitant
21 octobre 2022 à 5 h 50 min
c’est une triste réalité, le trafic de drogue est partout, les vendeurs ne se cachent pas, les rv de vente sont même tagués sur certains murs. le Bd A. Croizat est gravement impacté, derrière le centre commercial les vendeurs sont tranquillement assis sur leurs chaises de pêcheur, une caméra serait peut-être utile? la situation s’aggrave de jour en jour, malgré « le travail sans relâche » de la police. La drogue rapporte plus que le travail salarié! jusqu’où ira ce trafic sur notre ville?