Après la refonte du campus historique de Nanterre et la création de celui de Bègles, les dirigeants de SNCF Réseau ont coupé un troisième ruban à Saint-Priest. En moins d’un an, le gestionnaire d’infrastructure ferroviaire français a validé trois étapes cruciales dans son projet « Voies d’Avenir ». À quelques centaines de mètres de la gare de Saint-Priest, les bâtiments du campus de formation ont des allures d’hôtels de Monopoly.
Pour pouvoir poser ses trois bâtiments le long de la rue Pierre-Semard, SNCF Réseau a dépensé 42,5 millions d’euros. Le site s’étend sur 40 000 m², pour une surface plancher de 19 000 m². L’université forme et loge ses élèves depuis le printemps dernier. Sur place, les nouvelles recrues apprennent leur métier et les stagiaires internes montent en compétence. Les formations initiales représentent deux tiers des programmes d’enseignement, contre un tiers pour les formations continues.
« On a la capacité d’accueillir 300 personnes au même moment, se réjouit Philippe Gayou, directeur de l’établissement. À terme, 55 formateurs permanents sont attendus, ainsi que plus de 200 intervenants. Des spécialistes du génie électrique, du génie civil et de la circulation. »
2 800 postes à pourvoir en 2023
Le numérique occupe une place prépondérante dans les nouvelles méthodes d’enseignement, avec le développement de la réalité virtuelle et l’animation graphique. « En quatre ans, nos équipes ont construit plus de 800 outils pédagogiques, » recense Brigitte Capponi, directrice formation.
Outre les 70 salles dédiées à la partie théorique, les apprenants disposent d’une halle technique pour apprendre le geste professionnel. Systèmes de maintenance, équipements d’alimentation des lignes électrifiées, caténaires… Tout est à portée de main. En extérieur, six voies ferrées sont réservées exclusivement à la formation. L’enjeu est d’être capable d’entretenir, moderniser et sécuriser tous types d’installations, qu’elles soient anciennes ou modernes. « On gère des installations qui ont 100 ans d’écart d’âge, précise Olivier Bancel, directeur général exécutif projets. Souvent, on est ennuyé sur ce qui est très ancien ou très neuf. »
Si la direction de SCNF Réseau ne lésine pas sur les moyens, c’est qu’elle a des besoins de recrutement considérables pour gérer ses 28 000 km de ligne. En 2021, l’entreprise a réalisé 2 500 recrutements, dont 250 en Auvergne-Rhône-Alpes. « En 2023, on aura besoin de pourvoir 2 800 postes tous secteurs confondus, en particulier dans les métiers de la circulation et de l’électricité, » anticipe Misso Yoon, directrice générale adjointe ressources humaines.