Mercredi 5 octobre, tous les automobilistes empruntant l’avenue Charles-de-Gaulle entre midi et deux remarquent leur présence. Les grévistes rassemblés devant le site de Renault Trucks sont bien visibles. Devant les grilles, le jaune et le rouge prédominent. La plupart sont vêtus de gilets de sécurité et munis de drapeaux FO, CGT et Sud.
Aucune obstruction à l’entrée et à la sortie. Certains débrayent le temps de la pause méridienne. D’autres prévoient de rester tout l’après-midi. Tous répondent à l’appel de l’intersyndicale pour des augmentations générales de salaire. Le même type de rassemblement est organisé devant l’usine de Bourg-en-Bresse. Le mécontentement se cristallise autour du résultat des négociations annuelles obligatoires (NAO). Début 2022, l’accord, loin de faire l’unanimité, avait abouti sur une augmentation de 2,6 % sur les fiches de paie. « Pour les cadres, qui représentent 60 % des salariés du site, l’augmentation s’est appliquée à la tête du client, précise Olivier Repessé, délégué syndical central (FO). Certains n’ont rien obtenu. »
La baisse du pouvoir d’achat inquiète
À Vénissieux, le mouvement monte en puissance depuis avril. « Les syndicats ont envoyé des courriers, puis sont intervenus au CSE central en juin, poursuit l’élu. Nous avons à nouveau écrit au retour des congés. L’intersyndicale a rédigé un courrier commun de l’intersyndicale à l’attention du PDG et du DRH. Nous avons aussi écrit au PDG du groupe Volvo en Suède, Martin Lundstedt. Nous demandons l’ouverture de nouvelles négociations mais la direction refuse de se mettre autour de la table. »
Dans les conversations, l’inflation, de l’ordre de 5,6 % fin septembre, est sur toutes les lèvres. « On souhaite un retour à l’indexation des salaires sur l’inflation, explique Michel Piot, délégué syndical central CGT. C’était le cas en France avant 1983. Tous les salariés de France doivent se battre pour ça. »
La direction : « Le salaire de base a évolué de 4,1 % en moyenne »
Contactée par la rédaction, la direction de Renault Trucks indique que les négociations salariales de 2022 ont abouti sur une augmentation de l’ensemble des salariés. « Deux tiers des opérateurs ont reçu, en plus de l’ensemble des mesures collectives, une augmentation individuelle, précise le constructeur de camions. Nous constatons une évolution moyenne d’au moins 4,1 % du salaire de base pour les trois catégories socioprofessionnelles. »
Et d’ajouter : « Nos salariés ont reçu avant les congés le montant de leur intéressement et participation pour un montant global d’environ 1 800 euros net à présence constante sur l’année 2021 et une prime exceptionnelles de 500 euros net a été versée en février 2022. » La direction rappelle également qu’elle a appliqué des revalorisations des primes conditions de travail (+2,6 %) et de l’indemnité de transport (+5 %).