Jean-Charles Kohlhaas : « Nous avons travaillé dans une ambiance constructive »
Premier vice-président du Sytral, Jean-Charles Kohlhaas estime que la concertation continue a confirmé que les orientations données au projet T10 répondaient aux souhaits des habitants.
– La concertation continue se termine bientôt. Qu’en retenez-vous ? La participation a-t-elle été à la hauteur des enjeux du T10 ?
Je suis toujours très modeste sur la question de la participation citoyenne. Je sais qu’on ne peut pas mobiliser tout le monde sur tous les sujets. Par contre, on peut mobiliser des gens intéressés, concernés, avec ce que j’appelle une expertise citoyenne, quelle qu’elle soit (des parents d’élèves, des personnes âgées, des cyclistes, des artisans…). Quand dans les tables rondes et les réunions publiques, on a des habitants qui ont des choses à dire, je suis très content. Je préfère vingt personnes avec cette expertise que 200 qui n’ont rien à dire. C’est globalement ce qu’il s’est passé avec le T10, nous ne pouvons donc qu’être satisfaits. Les échanges ont été très enrichissants.
– La concertation continue vous a-t-elle conforté dans les orientations données au projet T10 ?
S’il y a eu des ajustements sur certains points, j’ai le sentiment que le projet T10 était, pour les populations de Vénissieux et de Saint-Fons, souhaité et attendu. Premier élément appréciable : il n’y a pas eu d’opposition majeure. Les habitants avaient des demandes (plus de végétalisation, de l’apaisement, des espaces piéton sécurisés…) qui correspondaient à nos souhaits, nos orientations ont donc été confortées. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de mécontentements, mais nous avons travaillé dans une ambiance constructive, et nous avons pu trouver des espaces de discussion et de compromis.
– Dans les réunions, il a régulièrement été question du choix du tracé et de l’impact sur le stationnement. Le comprenez-vous ?
Sur le choix du tracé, les débats ont été réglés assez vite. Souvent, ceux qui imaginaient un tracé très différent avaient des idées reçues sur la mobilité, estimant par exemple que l’on vient en voiture pour prendre un tramway. Or, les statistiques montrent que 98% des utilisateurs viennent à pied. Quand on explique cela, on comprend vite qu’il est important que le T10 passe près des logements.
S’agissant du stationnement, selon nos estimations, le tramway devrait supprimer environ 20 000 voitures par jour sur une partie du tracé. Moins de voitures, ce sont des besoins en stationnement en moins et donc plus de places pour les riverains. Pour le commerce de proximité, il faut des poches de stationnement, c’est vrai, mais le mouvement que lance le tramway — la réduction de la place de la voiture — est bénéfique. Toutes les études, réalisées par différentes CCI en France, le montrent : plus on supprime de stationnement automobile dans le centre des villes, y compris celles de taille moyenne, plus les commerces ont de client. D’abord, parce que le commerce de proximité, ceux qui habitent à côté n’y vont pas en voiture, donc ils ont surtout besoin d’espaces agréables à vivre et de ne pas se sentir en danger s’ils y vont avec des enfants. Ensuite, parce que lorsque l’on déporte le stationnement à 200 mètres, les automobilistes consomment plus, puisqu’ils terminent le trajet à pied et passent devant plus de commerces.
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