Dès qu’il entend le bruit du moteur s’approcher, Ayeb* sort de sa chambre en courant. Ce petit garçon va être le premier à tester la voiturette électrique du Groupe hospitalier mutualiste des Portes du Sud.
Sourire aux lèvres, il s’installe dans le petit bolide, démarre en trombe, lance la radio, et déambule dans les couloirs de l’hôpital, accompagné par le brancardier et sous les yeux amusés des équipes venues assister à ce voyage improbable. Direction le bloc opératoire pour le jeune garçon, qui croise en chemin le chirurgien qui va l’opérer. « C’est une très bonne idée, s’amuse le docteur Moumainn Abouzayd, il va être dans de bonnes dispositions pour aller au bloc. »
Aux Portes du Sud, cette année, entre janvier et août, il y a eu 230 petits en chirurgie ambulatoire, une hospitalisation de moins d douze heures, avec une sortie du patient le jour même de son admission.
C’est l’association lilloise, Wanker-Team, passionnée d’automobile, qui a offert cette petite voiture à l’hôpital. Ce dernier y a vu une très belle opportunité afin d’aider les enfants à dédramatiser l’acte chirurgical qu’ils s’apprêtent à vivre. « Avant, dans les hôpitaux, on considérait les enfants comme des adultes, explique Claire Ravier, directrice du GHM Les Portes du Sud. Il n’y avait aucune adaptation, on ne prenait pas en compte leur âge dans la prise en charge alors que c’est essentiel. »
Même si cette nouveauté nécessite quelques aménagements dans l’organisation de l’établissement de santé, elle est digne d’intérêt. « On peut voir la joie du petit garçon, c’est moins anxiogène pour lui, il n’a pas besoin d’être couché sur un brancard, il pense à autre chose », se réjouit Naouel Lellour, cadre de santé en charge du projet. Tous les enfants jusqu’à 8 ans pourront bénéficier de ce nouveau jouet.
Cette initiative est aussi le fruit d’un projet plus global autour de la refonte de la chirurgie ambulatoire en France. « Jusqu’à présent, la personne qui venait réaliser une chirurgie en ambulatoire était considérée comme un patient en hospitalisation complète, il avait une chambre, un lit etc… », décrit Claire Ravier.
Mais depuis quelques mois, cela a complètement changé. Désormais, le patient peut effectuer le trajet jusqu’au bloc debout et non plus dans un brancard et il peut patienter jusqu’à son opération dans une salle d’attente créée spécifiquement à cet effet. « Les Portes du Sud innovent, nous sommes en mouvement et avec des équipes très investies, nous sommes dans une bonne dynamique », affirme la directrice de l’établissement de santé.
*prénom d’emprunt
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