« Le nombre d’élèves ne cesse d’augmenter et pourtant, le nombre de CPE, lui, baisse, il n’y en a plus que deux alors que nous en avons besoin de trois », décrit Olivier Lavenac, professeur d’art-plastique au collège Elsa-Triolet. En l’espace de dix ans, l’établissement a en effet accueilli près de 100 élèves en plus et a vu la suppression d’un demi-poste de CPE.
Une vingtaine d’enseignants et de membres de la vie scolaire, se sont donc retrouvés ce jeudi après les cours afin de demander des renforts pour leur établissement. « Ce que nous demandons n’est pas un confort superflu, continue Olivier Lavenac, les élèves et nous aussi en avons besoin pour continuer de travailler sereinement. »
Marie-Christine Burricand, conseillère à la Métropole de Lyon et membre de la commission Éducation, était présente : « Je soutiens ce mouvement, car cette mobilisation est juste. Le collège fait tout son possible afin que les élèves aient toutes les chances de réussir. »
Aux côtés du professeur d’art-plastique, Lætitia Vivien, professeure de SVT dans l’établissement depuis maintenant douze ans, témoigne de l’affaiblissement du rôle des CPE du collège : « Ils se retrouvent à gérer uniquement les urgences, ils n’ont plus le temps de faire autre chose, ils n’ont plus de projet. Tout le monde court de partout, il y a des tensions et des inquiétudes. »
Ce rassemblement constituait aussi l’occasion pour les membres de l’établissement de soutenir deux de leur collègues, en réunion au même moment avec le rectorat pour obtenir des moyens supplémentaires. « Honnêtement, nous avons peu d’espoir. Ce n’est pas la première audience que nous avons et aucune n’a jamais porté ses fruits », se résigne Laëtitia Vivien.
Même constat pour Pascal Favriou, professeur et représentant syndical CGT Éducation au collège Elsa Triolet. L’établissement se trouve dans une des zones les plus précaires de l’académie, avec près de 80 % des élèves qui sont boursiers et qui ont besoin d’un suivi particulier, d’après le syndicaliste. « On nous dit à chaque fois qu’il y a une enveloppe budgétaire limitée, on nous fait culpabiliser en disant qu’il faut penser aux autres établissements, mais nous on s’en fiche. Nous avons des besoins, l’éducation est un investissement, c’est l’avenir de nos jeunes qui est en jeu. Nous demandons des réponses. »
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