On se souvient du passage du talentueux et regretté Stéphane Paille, du parcours remarqué et remarquable de Karim Mokeddem (un 8e de finale de coupe de France en 2013), ou même de la qualité du travail d’Andréa Damiani qui, l’an dernier, s’est fait souffler l’accession en National 3 lors du sprint final. Karim Bounouara, son remplaçant, dont l’arrivée à Vénissieux a été officialisée en juin dernier, affiche un CV – notamment de joueur – pour le moins en béton. En effet, du haut de ses 47 ans, il n’est pas un inconnu dans le monde du foot régional et national. Formé à Villeurbanne puis à Vaulx-en-Velin, remarqué à 19 ans par Nantes qui l’engage, il passe par Grenoble, puis Lyon Duchère, et se lance dans le coaching, entraînant des clubs qu’il connaît bien pour y avoir été joueur (Villeurbanne, Lyon Duchère, Limonest et Vaulx-en-Velin).
Entraîneur adepte de la gestion de groupe, des schémas tactiques, de la dynamique de jeu, Karim privilégie pourtant le plaisir du jeu et la qualité de l’état d’esprit. Pas question pour lui d’imposer tel ou tel système, il préfère s’adapter aux joueurs. Après une quinzaine d’années sur les bancs comme coach, il s’est surtout fait remarquer pour ses coups d’éclat en coupe de France avec Lyon Duchère (deux 16e de finale entre 2006 et 2008, une accession en CFA), et à un degré moindre avec Limonest (un 8e tour perdu face à Arles, L2)… « Des titres ou des parcours en coupe, c’est une chose, mais parfois, on a davantage de plaisir à vivre une aventure humaine marquante. Je me souviens d’avoir dû reconstruire de A à Z un groupe de senior à Vaulx après le départ d’une soixantaine de joueurs en deux ans. On a accédé à l’échelon supérieur la 2e année. »
Pourquoi Vénissieux ?
On avait perdu la trace de Karim, pendant cinq années. « J’avais rejoint Frédéric Kanouté, ancien pro à l’OL, qui a créé son académie de football au Mali, j’ai poursuivi en m’associant à une autre structure comparable, et je devais finir mon contrat en décembre. » Pour remédier au départ d’Andréa Damiani, Nordine Kari, manager général du Vénissieux FC, a donc contacté Karim Bounouara. « Échanges très cordiaux, le club avait envie de m’enrôler. Quand j’ai expliqué que j’étais engagé jusqu’en décembre, on m’a fait comprendre que le club pouvait attendre… Venu visiter les installations, j’ai été agréablement surpris. J’avais eu l’occasion de venir ici avec mes équipes, ça a bien changé, il y a eu des créations, des rénovations… J’ai décidé d’écourter ma mission au Mali pour me consacrer dès à présent à Vénissieux. »
Karim Bounouara a été surpris, sur plan sportif, mais pas de la même manière. « J’ai dû constater que l’équipe fanion avait perdu treize joueurs, et non des moindres. L’arrivée d’une dizaine de recrues ne pourra compenser l’expérience des joueurs qui ont quitté le club. Lors d’un match officiel, on n’a pas le droit de faire jouer plus de six nouveaux joueurs. On va devoir faire tourner… C’est un vrai handicap qui va nous obliger à nous montrer modestes pour une accession en National 3. J’ai fait appel à Sébastien Valin, mon fidèle adjoint avec qui j’ai déjà collaboré à Limonest, ce ne sera pas de trop pour le travail de longue haleine qui nous attend. »