Au total, ce sont 23 camions qui ont fait le voyage jusqu’en Ukraine depuis le début de la guerre. Près de 450 tonnes de dons envoyés par l’association Lyon-Ukraine, dont Svitlana Gimenez, Ukrainienne qui vit à Vénissieux depuis maintenant 22 ans, est bénévole.
Dès le début du conflit, l’association s’est mobilisée et des camions remplis de vêtements, de médicaments, de produits de première nécessité, prenaient la route afin d’aider les populations ukrainiennes sur place. Même si la situation reste très tendue dans le pays aujourd’hui, face aux coûts de l’essence et à la baisse des dons, ces envois touchent à leur fin. « On pense que c’est notre dernier voyage, regrette Svitlana Gimenez. On ne peut plus assumer les prix du transport qui augmentent beaucoup. »
L’association s’est donné rendez-vous sur le site industriel vénissian Usin Lyon Parilly, qui depuis quelques mois, a accepté de prêter généreusement un entrepôt afin qu’elle puisse stocker tous les dons reçus.
Pendant le dernier briefing des équipes, l’ambiance est morose même si les bénévoles restent satisfaits du travail accompli. « Merci à tous pour ce travail, félicite Svitlana. C’est avec chagrin que nous tirons un joli trait, nous ne pouvons plus rien faire. Toutes les gouttes d’eau données, nous les avons transformées en océan. »
Ce camion, comme les autres envoyés vont aller directement en Ukraine et non à la frontière polonaise. « Nous avons un camion ukrainien donc nous pouvons facilement passer la frontière, ensuite nous dispatchons le matériel dans d’autres utilitaires qui vont tout emmener dans des villes en fonction des besoins. » Un travail minutieux qui nécessite une organisation très précise.
Dans l’entrepôt, tout est rangé et étiqueté. « On essaie de faire un Ikea à l’Ukrainienne », s’amuse Daniel Klapatyj, lui aussi bénévole. L’association cible le matériel en fonction des besoins, avec une priorité pour le médical, les produits d’hygiène, la nourriture, mais aussi des chaises roulantes ou des déambulateurs, pour les blessés.
Mais Lyon-Ukraine ne souhaite pas s’arrêter là. « Plus la guerre dure, plus il y a des besoins, nous allons quand même faire un point en septembre pour voir si nous pouvons recommencer. Si on n’arrive pas à envoyer des gros camions comme on a là, on en fera peut-être des plus petits, avec seulement du matériel médical, c’est essentiel pour les personnes sur place. »