La météo n’est pas au beau fixe au sein de l’agence de livraison « Le Coursier de Lyon ». Plusieurs salariés de cette société appartenant au groupe Cogepart vivent une relation orageuse avec leur nouvelle direction régionale, en place depuis décembre 2020.
« Les salariés viennent travailler la boule au ventre, illustre Yacine Kara (CFDT), qui compte neuf ans de boîte à son actif. Les arrêts maladie se multiplient. Tout le monde finit par craquer. »
Guilaume Diaz (CGT) dénonce une discrimination à l’encontre des élus : « On nous reproche une insubordination et des vols d’heures. Cette direction casse les syndicats. Les salariés ont peur de faire grève et au final, peu de monde ose se plaindre. »
Malgré tout, 16 protestataires font corps derrière leur avocat. Maître Sylvain Dubray a saisi le conseil de prud’hommes ce mercredi 13 juillet. Une solution amiable était pourtant espérée depuis fin avril. Les nombreux litiges énumérés par le cabinet courent sur un courrier de huit pages. Les récriminations portent, entre autres, sur les modalités de classification professionnelle, le versement des primes et des calculs d’indemnités et le règlement d’heures supplémentaires. En outre, l’avocat villeurbannais s’attarde longuement sur des problèmes de harcèlement moral.
« Nous sommes déterminés à aller en contentieux »
Deux mois plus tôt, les conseillers du Coursier de Lyon promettaient « d’étudier de manière approfondie l’ensemble des réclamations » et de « mettre ne place une mesure d’enquête » pour faire la lumière sur les faits de discrimination.
« Cette action était très mesurée, commente Maître Dubray, expert du droit du travail. Elle offrait à l’entreprise des moyens de réussir. C’était du donnant-donnant. Seulement, je suis surpris que la direction ne saisisse pas cette main tendue. Nous sommes donc déterminés à aller en contentieux. »
A l’agence de la rue de l’Arsenal, la situation s’enlise depuis un premier jour de grève décrété le 24 février. A l’époque, les salariés dénonçaient déjà « une dégradation des conditions de travail et du climat social, et des inégalités salariales. » En mai, une pétition avait suivi, recueillant une cinquantaine de signatures.
Un courrier, adressé début juin par la CGT et la CFDT Transports à la direction nationale du groupe Cogepart, fait mention de « plus de 30 dossiers prudhommaux en cours » et « des ruptures conventionnelles qui se multiplient. » La venue à Vénissieux d’un représentant de la direction, les 5 et 6 juin derniers, n’avait pas contribué à détendre l’atmosphère.
Contactés, la direction nationale du groupe Cogepart et les avocats représentant la société Le Coursier de Lyon, n’ont pas donné suite à nos demandes.
Le Coursier de Lyon roule pour Carrefour, Renault et Peugeot
Le Coursier de Lyon, situé dans le quartier Gabriel-Péri, compte entre 120 et 130 collaborateurs. Cette société assure les livraisons et les préparations de commandes de produits alimentaires pour les hypermarchés Carrefour de Villeurbanne, de Lyon Confluence et de Lyon Part-Dieu. Leurs utilitaires transportent également des pièces automobile pour le compte du concessionnaire Renault Lyon Sud et Peugeot Vaulx-en-Velin.
Le groupe Cogepart, basé à Marseille, est implanté dans 66 villes. Cette entreprise fondée en 1986 se revendique comme étant le leader du transport de précision et possède une flotte de 1 500 véhicules, du vélo au poids-lourd.
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