Après quatre années de réflexion, l’Institut de l’Enfant, de l’Adolescent et du Jeune Adulte (IEAJA), ouvre à Vénissieux. « C’est progressif pour le moment, nous avons moins d’une dizaine de patients », précise Pierre-Mathieu Arcas, directeur adjoint de l’établissement.
L’objectif de l’Institut, issu d’un partenariat public et privé, est de remédier au manque d’offres de soins en santé mentale sur le département pour les jeunes de 12 à 25 ans avec des troubles du comportement alimentaire (anorexie ou boulimie), des troubles du spectre autistique ou bien différentes pathologies psychiatriques qui apparaissent à l’adolescence comme la schizophrénie ou la bipolarité.
Avec 50 lits en hospitalisation complète et 20 places en hôpital de jour, l’établissement propose un accompagnement innovant, basé sur deux axes : l’un thérapeutique, l’autre scolaire. « Le premier axe propose différents soins thérapeutiques et médicamenteux, détaille Pierre-Mathieu Arcas. Nous allons aider le patient à évoluer à partir de sa pathologie, de ses symptômes et le faire travailler différents éléments comme la relation au groupe, la confiance en soi avec des activités sportives adaptées, des cours de cuisine, de l’art-thérapie… Pour l’aspect scolaire, nous allons permettre au patient de maintenir sa scolarité ou alors le faire renouer avec s’il y a eu une rupture. Concernant les patients majeurs, nous allons les inscrire dans un projet professionnel et mobiliser leurs compétences. »
Une intégration complète au territoire
Au sein de l’établissement, une équipe formée de médecins généralistes, d’enseignants, de pédopsychiatres, de soignants et d’éducateurs spécialisés, sera présente avec également différents thérapeutes en fonction des activités proposées (diététicien, psychologue, ergothérapeute…). Le but étant de garantir un suivi rigoureux des patients et de les accompagner dans les différentes problématiques qu’ils peuvent rencontrer. « Bien souvent, ces personnes font l’objet de stigmatisations et se négligent dans leurs soins, développe le directeur adjoint. Nous souhaitons dédramatiser les pathologies psychiatriques, les aider à avancer. » Cette démarche inclut aussi les familles des patients. « Ils sont associés au projet, les pathologies touchent le patient, mais ont aussi des répercussions sur la fratrie, les parents et l’environnement familial. Nous voulons créer des moments où ils se retrouvent ensemble autour d’ateliers afin de partager des moments. »
L’IEAJA vise une intégration territoriale complète sur Vénissieux. Installé dans les locaux de l’ancienne clinique de la Roseraie, l’institut souhaite créer des passerelles avec les différentes infrastructures municipales, les acteurs locaux de la santé (comme la CPTS ou les Portes du Sud), ainsi que les établissements scolaires, où des jeunes seront accueillis de façon ponctuelle afin de renouer le lien avec l’école.
Une fois le suivi terminé, l’IEAJA prévoit de « faire le relais avec les professionnels de santé qui interviennent auprès du patient, pour lui permettre de retrouver sa place dans son parcours de soins », affirme Pierre-Mathieu Arcas. Pour les personnes les plus fragiles, l’hospitalisation de jour sera possible et pour les majeurs, l’IEAJA propose six studios aménagés où « ils pourront être encadrés tout en gardant leur autonomie ».