Entre inflation et pénurie d’enseignants, en septembre, la rentrée s’annonce mouvementée. Alors que les élèves viennent à peine de quitter les bancs de l’école afin de profiter des grandes vacances, parents et services scolaires s’inquiètent déjà de leur retour en classe.
Et pour cause, il se peut que personne ne soit là pour les encadrer. Toute la France manque de profs. Ces dernières années, la situation ne fait qu’empirer comme le rappelle Camille Bastien, secrétaire départementale adjointe au SNUIPP du Rhône, le syndicat national des instituteurs : « Cette année scolaire a déjà été catastrophique dans le département. Les postes vacants d’enseignants ont été donnés aux remplaçants et après, ces derniers nous manquaient pendant l’année. »
Sur l’académie de Lyon, en 2022, il y a eu un nombre insuffisant de candidats au concours pour devenir professeur des écoles. « Nous risquons d’avoir un gros problème sur le département, craint Camille Bastien. Nous n’avons pas encore de chiffre précis, mais nous manquons de moyens. »
D’après la syndicaliste, pour occuper les postes vacants l’académie envisage le recrutement de contractuels, des enseignants non-titulaires qui n’ont pas passé le concours. « Ce sont des contrats ultra-précaires. Ils ne sont pas rémunérés pendant l’été, n’ont pas de formation… Nous souhaitions, à la place, que soient recrutées les personnes qui n’ont pas eu le concours et sont sur les listes complémentaires. »
L’inflation touche aussi l’école
Les Français le savent, depuis plusieurs mois l’inflation et les pénuries de matières premières sont omniprésentes dans leur quotidien. À Vénissieux, comme dans toutes les communes, les cantines subissent de plein fouet ces augmentations mais aussi les pénuries. « Nous avons dû parfois modifier les menus des cantines face à des produits manquants », détaille Anthony Antoine, directeur de la cuisine centrale de Vénissieux.
D’après lui, les fournisseurs ont jusqu’à présent absorbé le plus possible la hausse des prix ; mais aujourd’hui ils ne peuvent plus la supporter seuls. Et les répercussions commencent à se faire ressentir. « On essaie de trouver des compromis … Mais le retour à la normale n’est pas pour tout de suite et l’approvisionnement sera toujours compliqué à la rentrée. »
Il y a quelques semaines, l’Association des maires de France, a prévenu que l’augmentation des prix de production des repas scolaires pourrait aller de 5 % à 10 %. Mais à Vénissieux, « aucune hausse des prix n’est prévue pour la rentrée prochaine », assure Véronique Forestier, adjointe au maire en charge de l’Éducation.
Augmentation de l’ARS
Entre l’augmentation du papier, les répercussions de la crise du Covid, la guerre en Ukraine, les familles doivent se préparer à la hausse conséquente d’un autre budget pour la rentrée prochaine : celui du matériel scolaire. D’après l’Institut Générations & Co, le montant de la rentrée scolaire devrait s’élever à 516 € par enfant, une hausse de 54 € sur un an.
Pour acheter tout le matériel dont son enfant a besoin, il faudra débourser environ 91 €, ce qui revient à une hausse de 20 à 25 %. Le gouvernement a annoncé fin juin une revalorisation de 1,8 % de l’Allocation de rentrée scolaire (ARS) afin de venir en aide aux familles les plus modestes dans l’achat du matériel.