Au parc de Parilly, coureurs, promeneurs et écoliers profitent des beaux ombrages de l’allée charretière depuis un demi-siècle. D’ici à mi-juillet, cet axe pittoresque longeant la Plaine des Sports sera baigné de soleil. Et pour cause : entre 118 et 126 tilleuls argentés bordant l’allée seront coupés durant la première quinzaine de juillet. La décision est prise à contrecœur par la Métropole de Lyon. Les élus écologistes justifient cet abattage par des questions de sécurité.
Pourtant vigoureux et d’apparence saine, certains de ces arbres sont en réalité rongés de l’intérieur. Un mystérieux champignon lignivore parasite au moins 38 d’entre eux. Cet hôte minuscule en dévore les racines. Sans ancrage solide, le tilleul, déjà affaibli par la sécheresse, risque de basculer à tout moment.
Dans cette partie très fréquentée du parc, les services de la Métropole ont recensé huit chutes d’arbres ou ruptures de branches en quatre ans, dont deux le 25 juin dernier. En décembre 2020, une expertise avait abouti sur des travaux d’élagage et d’abattage, réalisés au printemps 2021. Mais le 27 juin de la même année, un nouvel incident avait incité les élus à diligenter une expertise approfondie. Un bureau d’études toulousain a constaté une pourriture racinaire avancée, totalement indétectable en surface. Par mesure de précaution, toute l’allée sera rasée à blanc.
Une quinzaine d’espèces à replanter
« On ne court pas le moindre risque, tous les tilleuls seront abattus, annonce Pierre Athanaze, vice-président de la Métropole (EELV). Un abattage sélectif poserait un autre problème : les arbres restants deviendraient trop sensibles au vent et risqueraient de tomber. »
Le remplacement de ce bel alignement arboré est programmé entre novembre 2022 et janvier 2023. Environ 2 400 arbres et arbustes prendront racine de part et d’autre des 600 mètres de chemin. Le coût du projet est estimé à 138 000 euros, dont 85 000 pour l’achat des végétaux. Le résultat sera moins géométrique mais plus diversifié.
« Aujourd’hui, on doit varier les essences et ne plus faire de l’alignement, indique Pierre Athanaze. J’encourage à panacher de l’exotique et du local. On va travailler avec des tailles différentes, de façon à avoir un écosystème performant. La palette végétale sera composée d’une quinzaine d’espèces. Ce sera très fleuri. La floraison sera la plus échelonnée possible. L’idée, c’est d’avoir des fleurs dès fin février grâce aux amandiers. »
Pour retrouver de l’ombre, en revanche il faudra s’armer de patience. « Pour en avoir une partie de l’année, il faudra bien attendre entre 10 et 15 ans, estime Mathieu Lamure, responsable des espaces verts, parcs et jardins à la Métropole. D’ici à retrouver une voûte équivalente, je serai à la retraite ! »
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