– Quel regard portez-vous sur cette élection législative dans la 14e circonscription du Rhône ?
Devancer Yves Blein, le député sortant, n’était pas une évidence, mais j’ai le sentiment que la question du programme souhaité par les habitants avait été tranchée dès le premier tour de l’élection présidentielle (Jean-Luc Mélenchon était arrivé largement en tête sur la 14e circonscription, ndlr). Il nous incombait alors de remobiliser les électrices et les électeurs pour ce scrutin, d’expliquer à quoi servait l’Assemblée nationale et à quel point elle était importante, d’en faire un vrai « troisième tour » de la présidentielle. Je suis heureux de voir que, malgré le niveau de l’abstention qui doit nous alerter et une campagne difficile, nous avons réussi notre pari.
– Quel député serez-vous ?
Je veux être un député de terrain, toujours disponible pour ma circonscription. Certes, il me faudra être présent à Paris, en séance, mais je reviendrai aussi souvent que possible, que ce soit pour rencontrer les habitants qui le souhaitent ou pour des événements locaux.
– Quels sont les dossiers prioritaires que vous entendez porter à l’Assemblée nationale ?
Pour moi, les questions liées à la défense du pouvoir d’achat sont prioritaires. Revalorisation du SMIC, blocage des prix des produits de première nécessité et de ceux des fluides… Il y a beaucoup à faire pour améliorer le quotidien des familles. La configuration de l’Assemblée nationale nouvellement élue est particulière : certes, la NUPES ne va pas pouvoir gouverner, mais nous aurons une voix à faire entendre et des propositions à faire. Je souhaite d’ailleurs faire partie d’une commission parlementaire consacrée à ces questions sociales de premier plan.
– Loi contre le cumul des mandats oblige, vous ne pouvez plus être adjoint au maire de Vénissieux. Rien ne vous empêche cependant de rester « simple » conseiller municipal, sans délégation. Est-ce que cela sera le cas ?
Ma décision n’est pas encore prise. Je suis quelqu’un d’engagé, je l’ai toujours été, j’ai l’habitude d’avoir plusieurs casquettes (il est aussi conseiller métropolitain, ndlr) et je ne compte pas mon temps. Est-ce que je vais rester au conseil municipal de Vénissieux ? La question se pose.
– Être un enfant de Vénissieux, des Minguettes, l’archétype des quartiers populaires en France, et être élu député, c’est quelque chose qui vous touche ?
On me parle souvent de ce symbole. Je sais d’où je viens : j’ai toujours habité Vénissieux, j’ai connu les difficultés dont parlent les jeunes. Mais je ne veux pas en faire une spécificité. Cependant, si mon parcours peut donner envie à d’autres de s’engager en politique, pour les autres, de donner de leur temps pour des choses qui les dépassent personnellement, alors oui, ce symbole, je le prends et je l’assume.
Bio express
Idir Boumertit, nouveau député de la 14e circonscription du Rhône, a 47 ans. Marié, il est père de quatre enfants. Conseiller en insertion professionnelle de profession, il a été élu conseiller municipal à Vénissieux pour la première fois en 2001, au sein d’une liste menée par André Gerin (PCF). Son mandat est renouvelé en 2008 puis en 2014. Le maire de Vénissieux, Michèle Picard (PCF), lui confie alors sa première délégation, celle du Grand projet de ville, de l’insertion et de la formation. En 2020, une nouvelle fois élu, Idir Boumertit reste adjoint au maire, en charge du Grand projet de ville et du patrimoine. Il devient également, cette année-là, conseiller à la Métropole de Lyon (groupe Métropole insoumise, résiliente et solidaire).
Derniers commentaires