Pour la dernière séance du conseil municipal avant la coupure estivale, un programme copieux attendait les élus ce lundi 20 juin : pas moins de 41 rapports à l’ordre du jour, dont plusieurs ayant trait aux finances locales, en particulier l’adoption du compte administratif 2021 et le vote d’un budget supplémentaire pour l’année en cours. De cette avalanche de chiffres, on retiendra que l’exercice 2021 (137,2 millions de recettes pour 118,3 millions de dépenses) marque le retour à une certaine normalité dans les niveaux de charge et de produits de la collectivité. « On retrouve un exercice budgétaire classique après une année 2020 atypique impactée par la crise sanitaire du Covid-19« , soulignait Bayrem Braïki, adjoint aux Finances.
Les indicateurs sont au vert, avec notamment un bon niveau d’épargne brute (15,4 millions) et une baisse continue de l’endettement (537 euros par habitant, bien en dessous de ce que l’on observe pour les communes de même importance). Mais l’heure n’est pas au relâchement.
De grandes incertitudes pèsent en effet sur le futur niveau des aides de l’État. « Les éléments dont on dispose aujourd’hui, a précisé le maire, Michèle Picard, c’est l’annonce par Emmanuel Macron d’une économie de 10 milliards imposée aux collectivités (…). Personne ne sait quelles villes seront mises à contribution, ni sous quelles formes (…). Ce que l’on peut affirmer, c’est que les services publics sont à nouveau dans la ligne de mire des politiques libérales. Un comble et un contresens quand on se souvient de l’efficacité et de la réactivité des dispositifs mis en place lors de la crise sanitaire. »
Parer à la crise énergétique
La prudence reste donc de mise. Le budget supplémentaire 2022, qui vient ajuster les équilibres en fonction de l’évolution des prévisions, en donne une bonne illustration. Pour faire face à la flambée exceptionnelle des cours du gaz et de l’électricité due notamment à la guerre en Ukraine, la Ville a décidé d’une hausse des crédits pour les fluides et l’énergie de 1,34 million d’euros. « Pourtant Vénissieux est exemplaire dans ce domaine, rappelait Pierre-Alain Millet, adjoint au Logement et aux Énergies. Notre budget était resté constant depuis 10 ans malgré les augmentations de prix grâce à des consommations en baisse. (…) Mais l’explosion du tarif du gaz, qui impacte les réseaux de chaleur, ainsi que de l’électricité à travers le marché européen, conduit à une très forte hausse cette année et sans doute pour les années à venir. »
Ces délibérations budgétaires ont été approuvées à la majorité. Dans les rangs très clairsemés de l’opposition (seuls cinq conseillers sur 15 étaient physiquement présents), Lionel Pillet du groupe « La République partout pour tous » a dénoncé la « faiblesse des investissements ». Tandis que Maurice Iacovella (« Vénissieux pluriel ») accusait Michèle Picard de s’être « transformée en marmotte après avoir fait l’écureuil en 2020, en amassant près de deux millions de recettes supplémentaires auprès des Vénissians ».
À l’unanimité…
Plusieurs autres points à l’ordre du jour ont en revanche fait l’unanimité. À commencer par l’attribution d’une subvention d’urgence d’un montant de 30 000 euros au Secours populaire français pour des actions de solidarité à destination des pays en guerre. L’Ukraine bien entendu, mais aussi le Niger, la République démocratique du Congo, le Liban et la Palestine. « Quand le sang se répand il a même couleur, et tous les morts sont des morts en trop« , a commenté Michèle Picard.
Sur proposition du conseil municipal d’enfants (CME), les élus ont également fait bloc pour donner le nom de « Lili Garel » au nouvel espace vert qui jouxte l’école Flora-Tristan. Lili Garel faisait partie, avec le père Chaillet, l’abbé Glasberg et Claude Gutman, de cette communauté d’hommes et de femmes héroïques qui a permis, au mois d’août 1942, de sauver 471 personnes, dont 108 enfants et adolescents, du camp de Vénissieux où 1016 juifs étaient internés.
Unanimité enfin pour lancer une opération de désimperméabilisation et végétalisation des cours des groupes scolaires Parilly et Centre, pour un coût global de travaux estimé à 570 000 euros. Ce chantier, qui sera mené durant l’été, s’inscrit dans le programme de création d’espaces fraîcheur lancé par la Ville en 2021.
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