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L’éducation, prioritaire pour les quartiers populaires

Des lycées de la métropole lyonnaise se sont retrouvés devant le rectorat afin de demander des moyens supplémentaires.

« Pour les lycées des quartiers populaires, on veut l’éducation prioritaire ». Après leur lettre au ministre de l’Éducation, les lycées Sembat-Seguin et Jacques-Brel à Vénissieux, Pierre-Brossolette et Frédéric-Faÿs à Villeurbanne ainsi que Robert-Doisneau à Vaulx-en-Velin étaient tous réunis pour faire entendre leur voix, mardi midi devant le rectorat de Lyon.

Professeurs et parents d’élèves se sont mobilisés afin de demander plus de moyens, tant financiers qu’humains, pour la rentrée prochaine. La plupart des établissements souhaitent des CPE et des AED supplémentaires afin de maintenir la sécurité dans les lycées, une exigence « indispensable », affirment-ils. Ils souhaitent également des heures de poste en plus et une réduction des effectifs par classe afin d’assurer un meilleur suivi et de bonnes conditions de travail pour les élèves.

« Nous ne demandons pas la lune, s’exclame Patrick Samzun, délégué syndical Sud-Éducation et professeur au lycée Sembat. Les élèves ont besoin de stabilité, il nous faut une présence humaine et visible, cela pourrait calmer certaines situations. On parle de sérénité, de bonnes conditions d’études. »

Des réponses contrastées

Des constats partagés par les parents d’élèves présents pour soutenir les enseignants. « Cela concerne nos enfants, s’inquiète Saïda, membre de la Fédération des conseils de parents d’élèves et maman d’un élève en première au Lycée Sembat. Cette situation met en péril leur avenir, ça les décourage. Des professeurs sont absents pendant des mois, ne sont pas remplacés ou alors les enseignants entre eux essaient de se débrouiller. C’est du colmatage. »

« On soutient le mouvement des enseignants, indique Véronique Forestier, adjointe à l’Éducation à la mairie de Vénissieux, présente lors du rassemblement. Il faut plus de moyens dans l’éducation prioritaire avec un seuil d’élèves à 25 ainsi que des CPE et AED en plus afin d’assurer la sécurité dans l’établissement. »

Le rectorat a accepté de recevoir un représentant de chaque lycée présent, avec un parent d’élève. Les établissements ont pu exposer leurs besoins face à ces situations « pas ordinaires » comme l’aurait reconnu l’académie. « Ils se montrent tout de même vigilants face à nos problématiques, exprime Patrick Samzun. Ils nous ont assurés des AED supplémentaires, mais nous ne savons pas combien, ni quel établissement sera concerné. »

Des promesses vagues et un refus « net et explicite » concernant les autres demandes, justifié par un manque de budget. « Ils peuvent nous donner des heures supplémentaires, mais pas des enseignants en plus, sauf qu’on le fait déjà et nous sommes épuisés. Ils nous ont annoncé le lancement d’un partenariat avec la préfecture et le parquet, mais nous souhaitons prévenir les violences, pas des mesures judiciaires à l’encontre des élèves… C’est un dialogue de sourds. »

Les établissements prévoient d’écrire une nouvelle lettre ouverte à Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation. Dans le même temps, d’autres établissements ont rejoint le mouvement, le lycée Albert-Camus à Rilleux-la-Pape ainsi qu’un établissement en région parisienne, le lycée Joliot-Curie à Nanterre.

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