700 : c’est le nombre de tonnes de déchets qui passe la porte, chaque jour, du centre de tri Nicollin à Saint-Fons. Un chiffre faramineux. L’entreprise récolte les poubelles jaunes sur la métropole et pour la 4e édition de la Quinzaine du développement durable, organisée par les centres sociaux de la région, une quinzaine de personnes, originaires de Lyon 8 et de Vénissieux ont souhaité en savoir plus sur le recyclage en découvrant ce centre de tri.
Myriam Nekaa est en charge de la visite. Dans le brouhaha incessant des machines, elle guide les curieux. « Un camion doit vider son stock en quinze minutes maximum, enseigne-t-elle aux visiteurs en déambulant dans les allées, ensuite ils sont dispatchers sur un des 120 tapis du centre de tri. »
Autour d’eux, on peut voir virevolter les déchets, triés puis dispatchés sur les tapis pour ensuite atterrir dans différents bacs en fonction de leur catégorie. Un ballet de détritus qui devient captivant lorsqu’on imagine les morceaux de vie derrière ces différents objets qui passent devant nous comme des piles de lettres manuscrites ou de vieux cahiers d’exercices.
« Beaucoup pensent que le tri est fait par des machines, mais il ne faut pas oublier qu’il y a des humains derrière », rappelle Myriam Nekaa. Dans une pièce, une dizaine d’employés est en train de s’affairer, en rythme, afin d’isoler les déchets qui auraient réussi à échapper au premier passage dans les machines.
« Il faut donner aux gens les moyens de faire le tri »
« Nous ne sommes pas suffisamment informés et formés sur le sujet », estime une habitante de Vénissieux. Depuis les nouvelles réglementations, nous sommes perdus. » « Il faut donner aux gens les moyens de faire le tri », s’exclame un autre. Un constat partagé par les autres visiteurs : est-ce que le recyclage est vraiment utile, que peut-on jeter dans la poubelle jaune ? « Ce qu’il faut retenir, estime Myriam Nekaa, c’est que vous pouvez recycler tous les emballages en carton ou plastique, même s’ils sont sales comme les pots de yaourt. Mais aussi les contenants en métal ou aluminium comme les conserves ou les canettes de soda. »
L’occasion aussi pour la guide d’énumérer les différents objets insolites trouvés dans le centre : « Nous avons eu des matelas, des bouteilles de gaz, des batteries et des embrayages de voiture, des couches de bébés usagées et aussi des batteries de portable. C’est d’ailleurs cette dernière qui a causé l’incendie de notre ancien centre de tri, en 2019. » Rien que le mois dernier, le centre a refusé près de 33 % des déchets ramenés car ils n’étaient pas conformes.
Des échanges constructifs pour les visiteurs plus que ravis de cette expérience. « J’essaie de trier du mieux possible chez moi, nous dit Amel. Et je le fais faire aussi à mes enfants. Dès qu’ils sont petits, ce sont des gestes qu’on doit leur apprendre. »