C’est un combat qui n’en finit plus au lycée Marcel-Sembat, un « dialogue de sourds », s’indigne le collectif des parents d’élèves. Depuis maintenant plusieurs années, les professeurs de l’établissement demandent des moyens supplémentaires au rectorat de Lyon.
Ce jeudi, certains d’entre eux, accompagnés par des parents d’élèves, ont décidé de passer à l’étape supérieure et d’occuper l’établissement. « Nous restons après la fermeture afin de partager un moment d’échanges et préparer nos prochaines mobilisations », explique Patrick Samzun, professeur et délégué syndical Sud Éducation.
Il y a quelques semaines, après une énième mobilisation, ils avaient réussi à obtenir une proviseure remplaçante ainsi qu’un assistant d’éducation en plus. Mais aujourd’hui, plus rien. « C’était provisoire, continue le syndicaliste. Nous n’avons pas réussi à obtenir des moyens supplémentaires pour la rentrée. » « Nos enfants et leurs professeurs sont complètement délaissés. Ils manquent d’encadrement », souligne Pierre Matéo, conseiller municipal et membre du conseil d’administration du Lycée Marcel-Sembat.
« On lance un grand SOS »
D’après l’ensemble des personnes mobilisées, les tensions se sont multipliées depuis la crise sanitaire. Pour les enseignants, la solution est simple, en plus d’un assistant d’éducation, ils demandent un CPE supplémentaire ainsi qu’une diminution du nombre d’élèves par classe. « On avance mieux en demi-jauge, estime Patrick Samzun. Il faudrait des classes de 25 élèves maximum, au lieu de 35 comme on a aujourd’hui. Mais on parle dans le vide, ils ne prennent pas en compte les problèmes dans les quartiers populaires …»
Pour les parents présents, la colère est palpable. Ils soutiennent complètement les professeurs mobilisés. « Vous imaginez, cela fait six mois que mon fils n’a plus de cours de français. Le professeur n’a jamais été remplacé. Il doit bientôt passer son bac, comment il va faire ? », s’inquiète une maman.
« On lance un grand SOS, alerte le collectif des parents d’élèves. On a besoin d’aide, nos enfants sont à l’agonie. Ils ne sont pas encadrés, certains sont démobilisés et en échec scolaire, cela entraîne un climat d’insécurité qui n’est pas maîtrisé et ceux qui veulent travailler ne peuvent pas à cause de tout ça. Tout le monde est impacté. Ça fait des années que nous tirons la sonnette d’alarme ! »
En concertation avec d’autres établissements de Vénissieux et de Villeurbanne, une lettre ouverte doit être envoyée à Pap Ndiaye, récemment nommé ministre de l’Éducation, afin d’alerter sur la situation des lycées dans les quartiers populaires.