C’est une alerte à ne pas prendre à la légère. Ces derniers mois, les témoignages de femmes droguées à leur insu au GHB, souvent appelé « la drogue du violeur », dans des bars, des boîtes de nuit ou en soirées, s’enchaînent.
Cette substance chimique, incolore et inodore, administrée par voie orale sous forme liquide ou en poudre, est très difficilement reconnaissable. En général, elle est versée dans le verre des victimes afin de les désorienter et ses effets sont démultipliés avec l’alcool.
Sophie Cappadoro, infirmière addictologue au Lyade de Vénissieux, affirme que les conséquences sont nombreuses sur le corps humain et peuvent même parfois entraîner la mort. « Il y a des effets neurologiques comme entre autres des maux de tête, des troubles de la conscience et du langage, une diminution des réflexes, des amnésies, des troubles de la vision. Il y a aussi des troubles digestifs avec des vomissements ou des troubles intestinaux ainsi que des effets respiratoires avec une diminution du rythme cardiaque ou de l’hypertension. »
Les capuchons pour protéger son verre
Entre 2014 et 2017, parmi tous les comas liés à la drogue, ceux dus au GHB sont passés de 13 % à 27 %. « Il faut faire très attention, alerte Sophie Cappadoro. Il ne faut jamais laisser son verre sans surveillance, et si c’est le cas, il ne faut pas le consommer. Si vous voyez un changement de comportement brutal chez quelqu’un ou sur vous-même, que quelque chose ne va pas, il ne faut surtout pas rester seul, il faut vous entourer de personnes de confiance et prévenir le Samu (composez le 15, ndlr). »
La situation est telle que le gouvernement a lancé en février dernier une campagne de prévention pour lutter contre ce phénomène très alarmant. Un QR code a été créé et va être affiché dans tous les endroits festifs. Il redirigera vers un tchat afin « d’avertir immédiatement les secours et les forces de l’ordre pour porter secours à une personne droguée au GHB ». Des formations seront également proposées aux « professionnels de la nuit » afin de les aider par exemple « à repérer les conduites suspectes de personnes venant de droguer quelqu’un ».
Différentes solutions sont aussi proposées afin de se protéger contre ces attaques. Une société lilloise, nommée Drink Watch, a créé des capuchons en silicone qui s’adaptent à toute sorte de verre. De nombreuses boîtes de nuit en France ont décidé de faire appel à ses services afin de protéger leurs clients. Il existe aussi d’autres solutions, encore en projet, comme des pailles antidrogue, imaginées par des étudiantes de l’université de Nantes.
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