Laissé-pour-compte entre la gare de Vénissieux, le pont Berliet et la voie ferrée, le site Coblod est sur le point de revivre. La « cité-jardin » fut bâtie dans les années cinquante pour loger les familles de cheminots. Le chaleureux ensemble immobilier s’est vidé de ses derniers occupants en 2020 pour devenir une morne plaine. Avec ses maisons aux fenêtres et portes murées, ses potagers délaissés et ses sols jonchés de déchets, le site a des allures de village fantôme. Depuis mars l’ancien lotissement est en cours de démolition. 85 % des logements existants sont condamnés à la destruction. Seules quinze maisons, réparties en quatre blocs, resteront debout pour être réhabilitées entre mai et juin.
D’ici quelques mois, la cité Coblod renaîtra sous une autre forme. Mais de façon temporaire. Pendant cinq ans, environ, le site accueillera un groupement d’activités innovantes. Mandaté par SNCF Voyageurs et SNCF Réseaux, les deux propriétaires, SNCF Immobilier pilote l’appel à projets avec le bailleur social ICF. La liste des petites entreprises et associations qui occuperont temporairement l’espace en échange d’un loyer modéré n’est pas encore officialisée. « L’attribution aura lieu prochainement, précise SNCF Immobilier. Nous espérons une arrivée sur site en juin et un début d’activité à la fin de l’été ou à la rentrée de septembre. »
Pas de constructions pérennes
L’action de ces porteurs de projets s’inscrira dans une ou plusieurs thématiques telles que la nature en ville, l’alimentation saine et durable, le bien-être animal, ou encore la formation. Dans son règlement de la consultation, SNCF Immobilier indique que ces expérimentations présenteront « une réelle plus-value économique, sociale, culturelle ou environnementale pour le quartier. »
En outre, deux autres associations cohabiteront dans cet espace. Janus, qui possède un atelier de réparation de vélos boulevard du Docteur-Coblod, devrait s’installer au cœur du site pour organiser des formations d’apprentissage de la conduite. Les Clés de l’Atelier, centre de formation des métiers du second œuvre basé à La Mulatière, devrait ouvrir des sessions à ses stagiaires dans quatre bâtiments dans la partie nord.
Changement d’ambiance, donc, pour ce qui était devenu un terrain propice aux activités illicites : squats de jeunes, déversement de gravats et d’encombrants, ou encore vente de drogue.
« La nature a horreur du vide, observe Yolande Peytavin (PCF), première adjointe au développement de la ville. Le site présentait des problèmes de sécurité. Il sera aménagé sur le modèle de l’urbanisation transitoire. Il n’y aura pas de constructions pérennes. Un comité de pilotage doit se réunir prochainement. D’ici cet été, les structures seront bien définies. »
Une cible de choix pour le futur quartier Gare
À plus longue échéance, ce grand terrain de 59 100 m² se fondra dans le futur quartier gare. L’ambitieux projet porté par la Métropole avait été mis sur la table au cours de l’ancienne mandature. Le réaménagement en profondeur du secteur offrirait une porte d’entrée conséquente au sud de l’agglomération. Idéalement placé en bordure du pôle multimodal de la gare de Vénissieux, le site Coblod représente une importante surface foncière pour un renouvellement urbain de grande ampleur. Ses contours ne sont pas encore bien dessinés.
« Au lancement du projet, on utilisait le terme ‘urbagare’, rappelle Yolande Peytavin. C’est une tendance au niveau national qui consiste à urbaniser autour des gares. À Vénissieux, il s’agit de bâtir un nouveau pôle. Ce qui ne veut pas dire que le centre-ville disparaîtra. Ce sera un secteur important, avec des logements, des commerces, une école et des espaces verts. Les études sont en cours. »
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