Remettre l’ouvrage sur le métier. Inlassablement. Pour faire progresser le tri des déchets ménagers, les politiques publiques sont condamnées à la répétition. La nouvelle opération de sensibilisation lancée par la Métropole de Lyon sur le territoire vénissian n’est effectivement pas la première.
En 2010 et 2016 déjà, des messagers du tri avaient arpenté les rues de la commune pour prêcher la bonne pratique. Non sans résultats. Mais dans ce domaine comme dans d’autres, le relâchement guette et les mauvaises habitudes reprennent vite le dessus. C’est particulièrement vrai dans les secteurs géographiques ou les quartiers d’habitat collectif prédominent.
Présenté en décembre dernier en conseil municipal, le « Rapport sur la situation interne et territoriale en matière de développement durable » montrait ainsi un recul de la collecte sélective. Entre 2010 et 2019, la quantité de déchets triés et valorisés par an et par habitant est passée de 23,5 kg à 18 kg, soit une baisse de 23 %. « C’est un véritable défi qui est devant nous, avait alors commenté Pierre-Alain Millet, adjoint au maire en charge du développement durable. Il s’agit certes d’une compétence métropolitaine, mais qui relève de démarches citoyennes que nous voulons porter fortement. (…) Il faut à l’évidence changer de méthode, et sans doute de niveau d’engagement des collectivités. »
La Métropole de Lyon attendait beaucoup de la simplification des règles de tri entrée en vigueur au début de l’année 2020. Mais la possibilité de mettre dans la poubelle jaune une bien plus grande diversité d’emballages (plastiques, en métal, papier et carton) n’a pas entraîné les effets escomptés.
31 158 foyers visités
La nouvelle opération de sensibilisation lancée début mars, en partenariat avec l’agence Voix publique, a d’abord consisté en un diagnostic des locaux poubelles dans l’habitat collectif et des silos de collecte sélective. Diagnostic qui décidera des aménagements et corrections techniques nécessaires susceptibles de faciliter le tri des déchets ménagers.
Mais la Métropole vise avant tout sur une communication directe avec les habitants, y compris les plus éloignés des canaux traditionnels d’information. Pas moins de 15 messagers du tri, dotés de divers outils (quizz, mémo-tri…), sont mobilisés pour aller toquer à la porte des 31 158 foyers recensés. « Le message central est de dire que le tri ce n’est pas compliqué, qu’on peut facilement le mettre en œuvre », précise Myriam Donier, responsable projet chez Voix Publique. Le porte-à-porte a débuté le 22 mars par les quartiers Moulin-à-Vent et Parilly. Il devait initialement s’achever le 26 avril. Mais il sera prolongé jusqu’au 5 mai, de manière à effectuer deux passages et optimiser l’impact de la campagne. L’objectif annoncé est d’échanger de vive voix avec au moins la moitié des foyers de la commune. En cas d’absence au 2e passage, un boîtage systématique est prévu pour garantir une information minimale.