Il apporte une sensation d’hilarité, des réactions euphorisantes : déformation visuelle et auditive, rire incontrôlé, comme une sensation d’ébriété. Le protoxyde d’azote, communément appelé « gaz hilarant » ou « proto » attire de plus en plus de jeunes ces derniers mois. « La consommation est clairement en augmentation, déplore Jean-Maurice Gautin, adjoint à la Sécurité à la mairie de Vénissieux, nous en trouvons aux quatre coins de la ville. »
Consommé par inhalation, à l’aide de ballon de baudruche, le protoxyde d’azote peut provoquer des asphyxies, des paralysies, des troubles neurologiques ou cardiologiques. « On connaît les répercussions sur la santé des consommateurs, elles sont catastrophiques, continue l’adjoint. Les gamins ne sont pas conscients du danger. »
Pourtant, initialement, le protoxyde d’azote n’a pas pour vocation à être inhalé ; il est normalement utilisé dans les siphons à chantilly ou comme anesthésique en médecine et se trouve donc en vente libre.
« On peut en voir commencer à inhaler le protoxyde d’azote dès 13-14 ans, les jeunes sont dans des voitures ou dans la rue, des ballons de baudruche dans la bouche et ils l’aspirent », affirme Mokrane Kessi, président de l’association France des banlieues.
Interdire le produit à la vente libre
Depuis plusieurs mois, maintenant, l’association fait de la prévention contre le gaz hilarant et demande une interdiction à la vente. « Il y a un vrai business sur Snapchat ou même dans des allées d’immeubles, dénonce le président de l’association. C’est facile d’accès et tout le monde peut se le procurer alors que la vente est interdite aux moins de 18 ans. »
Du côté de la Ville, on se bat depuis longtemps contre cette nouvelle mode. La mairie a publié un arrêté en avril 2021 pour en interdire l’utilisation sur l’espace public dans la commune. « La police municipale passe régulièrement dans les commerces pour vérifier qu’ils ne vendent pas de protoxyde d’azote, rappelle Jean-Maurice Gautin. Et pour l’instant, les commerçants jouent bien le jeu. On fait tout ce que nous permet la réglementation pour interdire ce produit. » « Il faut que ce produit soit réservé aux professions médicales, martèle Mokrane Kessi, le problème sera présent tant qu’il ne sera pas considéré comme un danger. »
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