En octobre, il sera possible de faire son plein d’hydrogène à Vénissieux. La première station-service hydrogène de Vénissieux ouvrira chemin de Tâche-Velin, dans le parc d’activités du Génie, à quelques tours de roue du périphérique.
La station sera publique. N’importe quel utilisateur de véhicule fonctionnant avec une pile à combustible pourra remplir son réservoir en une poignée de minutes. Évidemment, dans un premier temps, les deux bornes de recharge verront défiler des camions et utilitaires achetés par des entreprises et des collectivités. Et pour cause : la voiture à hydrogène est encore loin d’être démocratisée chez le particulier. À titre d’exemple, sur son site commercial, Toyota affiche sa Mirai Lounge, une berline coupée quatre portes, à 67 900 euros, hors subventions.
Pour convenir à tous types de véhicules, les pistolets délivreront deux niveaux de pression : 350 et 700 bars. Le site aura une capacité de distribution 400 kg par jour, pour commencer. De quoi permettre à des utilitaires légers de parcourir 40 000 km.
« Ce sera exclusivement de l’hydrogène vert, précise Jean-Christian Beaumont, directeur général exécutif d’HYmpulsion, société chargée de la construction et de l’exploitation de l’infrastructure de recharge. Autrement dit, cet hydrogène est issu des éoliennes, des panneaux solaires et des barrages. La production par électrolyse se fera à Bourgoin-Jallieu, Grenoble et Clermont-Ferrand. L’hydrogène sera acheminé par camion. »
Vénissieux au cœur de la « vallée à zéro émission »
Dans la zone du Génie, le chantier s’étalera sur plus de six mois. La première pierre de cette station du futur a été posée vendredi 25 mars. L’équipement est bâti sur un terrain mis à disposition par Serfim, groupe vénissian spécialisé dans l’aménagement durable des territoires. MGB et Serpollet, deux filiales de Serfim, se chargent des travaux et de la partie réseaux.
Le projet est donc porté par HYmpulsion. Cette entreprise commerciale est issue du partenariat public-privé piloté par la région Auvergne-Rhône-Alpes. Parmi les actionnaires figurent deux poids lourds de l’industrie : Michelin et Engie.
L’objectif est de tracer un axe de l’hydrogène d’est en ouest dans la région, en construisant 20 stations de recharge d’ici fin 2024. La première avait été inaugurée en septembre 2019 à Clermont-Ferrand. Outre celle de Vénissieux, quatre autres sortiront de terre en 2022, dont une à Saint-Priest. Ce maillage s’inscrit dans le programme « Zero Emission Valley » (ZEV). Le dispositif prévoit également la construction de trois unités de production d’hydrogène vert, plus l’acquisition de 1 200 véhicules propres. Le coût total, estimé à 70 millions, d’euros, est cofinancé par le Conseil régional (15 millions d’euros), l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et des fonds européens.