À vol d’oiseau, seuls 2,5 km séparent le siège de Serfim et le collège Paul-Éluard. Cette année, les deux établissements semblent encore plus proches l’un de l’autre. Lundi, 24 élèves de 4e passent l’après-midi dans les locaux de Serfim TIC et de Serpollet, deux sociétés du groupe familial sis zone industrielle du Génie. Cette visite faisait suite à une rencontre entre Rayanne Zekri, chargé d’études chez Serpollet, et les collégiens « minguettois », le 14 mars.
à 13 ou 14 ans, les idées d’orientation peuvent être très vagues. Cependant, certains ados manifestent un vrai intérêt pour les métiers présentés de façon concrète. Samy Monegat, médaillé de bronze lors de la finale nationale de la Wordskills Competition 2022 (Olympiades des métiers) dans la catégorie câblage de réseaux très haut débit, fait étalage de ses compétences.
Pour souder la fibre optique, le technicien raccordeur est d’une précision chirurgicale. Il peut réaliser 288 soudures par jour. « C’est grâce à des professionnels comme Samy que vous avez un bon débit à la maison », résume Philippe Lavenir, directeur d’exploitation.
Très vite, les jeunes gens s’intéressent au niveau de rémunération. « Un technicien démarre à 1 500 ou 1 700 euros par mois mais peut doubler en fonction de ses capacités », détaille le dirigeant.
Fibre optique, vidéoprotection et câbles à haute tension
À l’atelier sûreté électronique, les collégiens découvrent comment fonctionne un système de vidéoprotection urbaine. Serfim TIC a justement mis en place celui de Vénissieux. Le sujet taraude un élève : « Alors vous connaissez les angles de toutes les caméras de la ville ? » Chez Serpollet, les collégiens découvrent des infrastructures électriques grandeur nature. Ils n’avaient jamais vu des câbles de 20 000 volts d’aussi près. « Dans ce métier, on est dehors qu’il pleuve ou qu’il vente, avertit Alexis Noyel, responsable d’agence. Quand il fait 40 °C, les câbles cassent. »« Mettre le courant chez les gens, les dépanner, c’est gratifiant, » tempère Fabio Fico, technicien électricien réseau.
« Nos métiers sont en tension »
Ces rencontres susciteront-elles des vocations ? Pour Aurélien Zaragori, professeur principal à Paul-Éluard, l’orientation se met en place dès cette année : « Aujourd’hui, sept ou huit élèves sur 24 veulent choisir la voie professionnelle. Un élève sur trois, c’est la proportion habituelle. À Vénissieux, les lycées Marc-Seguin, Hélène-Boucher et Jacques-Brel couvrent un large spectre de bacs pro. »
De son côté, Serfim, groupe aux 2 400 collaborateurs, espère injecter du sang neuf dans ses sociétés. « Un événement comme celui-ci est vital, estime Emmanuel Guirand, directeur de Serfim Académie. On s’aperçoit qu’on est très peu connu de notre vivier de proximité. Il est important de solliciter les jeunes de Vénissieux le plus tôt possible. Les secteurs des travaux publics et de l’environnement recrutent. Quasiment tous nos métiers sont en tension. Le volume d’activité est énorme. On anticipe pour recruter nos professionnels des cinq prochaines années. »
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