L’artiste de street art Ender a travaillé avec les enfants de la maternelle Anatole-France sur une œuvre collective, laissant aussi au passage plusieurs pochoirs dans l’école que les élèves s’amusent à découvrir. On les imagine bien pendant la récréation, cherchant ici et là une image cachée par l’artiste.
Financé par la Cité éducative, le projet mené par l’équipe enseignante de la maternelle, dirigée par Laurent Fatet, consistait à familiariser les enfants avec le street art, puis à les faire travailler avec l’un des artistes reconnus de la scène parisienne, Ender.
« Je n’avais pas spécialement l’habitude de travailler avec des enfants sur des œuvres d’art, reconnaît ce dernier. Vénissieux est ma deuxième intervention en milieu scolaire après Saint-Étienne. Mais, dans une autre vie, j’étais déjà venu dans cette école en tant que comédien. Et j’en avais un excellent souvenir ! »
Ender est en effet étonné de l’éveil des enfants d’Anatole-France, déjà en ce qui concerne l’art. « Les enseignants avaient préparé ma venue. Les enfants m’ont parlé de Keith Haring, de Jérôme Mesnager et de ses personnages blancs qui permettent un travail sur les articulations. » Ils se sont également réapproprié une image d’Ender — le crâne d’une personne duquel émergent des ressorts portant de petits dragons. Dans leurs créations basées sur les visages des élèves, les ressorts portent des fruits et des objets.
Attention fragile
Avant de démarrer le travail collectif qui réunissait tous les élèves de la maternelle (environ 300), Ender s’est amusé à dissimuler dans les bâtiments ou dans des coins de la cour des représentations au pochoir : un gentil monstre, un personnage assis, un autre couché le long de son bras, un enfant qui regarde par-dessus un mur. « Je leur propose un jeu, une chasse au trésor qu’ils vont trouver sans s’y attendre. Je fais cela dans les villes du monde entier. Ici, mon travail est à la hauteur d’un regard d’enfant. »
Puis, à l’intérieur des différents bâtiments, l’artiste a représenté un personnage à genoux tenant entre ses mains un papillon. Tout autour de lui, les enfants ont collé leurs propres papillons multicolores.
Enfin, il les a fait travailler sur deux grands planisphères de 4 mètres sur 8 que les enfants et leurs enseignants ont recouvert de morceaux de scotch portant la mention « Fragile ».
« À la base, je voulais parler de la fragilité de la planète par rapport à l’écologie. Le temps avance et cette création peut prendre différentes résonances. »
Après cette résidence qui aura duré toute la semaine du 7 au 11 mars, la maternelle Anatole-France accueillera, dans le cadre du même projet, l’illustratrice Lucie Albon.