La première opération de mobilisation contre la précarité menstruelle, organisée en 2021, avait porté ses fruits. Plus de 40 000 dons avaient été collectés et redistribués par Règles élémentaires et d’autres associations partenaires, comme le Secours populaire.
L’initiative a donc été reconduite par Michèle Picard. La vice-présidente chargée de la lutte contre les discriminations et de l’égalité femmes-hommes l’a annoncé à la presse ce mardi 8 mars à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.
Cette année, 47 points de collecte, répartis dans 31 communes de l’agglomération, sont accessibles du 8 mars au 28 mai, Journée mondiale de l’hygiène menstruelle. Les boîtes à dons acceptent tampons, serviettes hygiéniques, protège-slips, serviettes lavables, coupes menstruelles, culottes menstruelles, gels antibactériens et lingettes.
Cette lutte contre la précarité menstruelle, qui touche les femmes en difficulté financière, est prise très au sérieux par l’élue communiste : « On parle ici de filles et de femmes qui s’excluent de toute vie sociale pendant cette période qui dure en moyenne cinq jours et se répète tous les mois : elles ne vont pas au collège, au lycée, parfois travailler parce qu’elles n’ont pas les moyens de s’acheter de protections. »
Des distributeurs dans certains collèges
Le public bénéficiaire de ces dons est très large et ne concerne pas uniquement des femmes sans abri. Selon une enquête de l’Ifop réalisée en mars 2021 pour Eve and Co, 30 % des Françaises ont déjà connu la précarité menstruelle. Chez les jeunes femmes de 20 à 29 ans, toujours selon cette étude, la proportion s’élèverait à 37 %.
Les adolescentes sont également touchées. « Nous manquons aujourd’hui d’éléments statistiques très clairs chez les toutes jeunes filles dans les collèges de la Métropole, a regretté Michèle Picard. On sait que des jeunes filles ratent des journées de cours plusieurs fois dans l’année sans que l’on sache exactement pourquoi mais on peut supposer que pour certaines d’entre elles, c’est aussi en raison d’un manque de protections. »
Pour aider les plus jeunes et briser le tabou des règles, la Métropole prévoit d’installer des distributeurs de protections périodiques gratuites dans une vingtaine de collèges. La liste n’est, à ce jour, pas encore totalement définie. Un guide intitulé 1ères règles sera distribué aux collégiens, en lien avec les centres de planification et d’éducation familiale. « C’est en démystifiant le sujet (…) que nous participerons à la levée des tabous, des idées reçues et des préjugés », a conclu la vice-présidente.
A Vénissieux, le point de collecte est accessible en mairie au 5, avenue Marcel-Houël du 8 mars au 28 mai 2022.