Dans la filière de l’hydrogène, ils sont des pionniers. Les huit nouveaux agents de production embauchés en janvier par Symbio sont issus de la toute première promotion de l’académie créée en interne. Selon l’ancienne start-up, détenue aujourd’hui par Michelin et Faurecia, l’initiative est inédite en France.
En réinsertion ou en reconversion professionnelle un an auparavant, ces huit jeunes femmes et hommes sont désormais titulaires d’un CDI. Surtout, ils maîtrisent des compétences précieuses dans un domaine en plein essor. En un an, ils ont appris un métier naissant : celui d’agent de stackage (d’empilement). Cela consiste à fabriquer des StackPack, des piles à combustible compactes qui équiperont les moteurs des véhicules propres.
Des métiers d’avenir
« Les métiers de l’hydrogène sont tournés vers l’avenir, constate Saïd, l’un des huit lauréats. Travailler dans un contexte en perpétuelle évolution, avec un enjeu écologique important, est très stimulant. » La formation, dispensée dans un esprit d’alternance, comporte soixante jours d’enseignement théorique en école, au sein de l’Institut de recherches industrielles (IRI), à Lyon. Le volet pratique, qui représente 70 % de l’ensemble, s’effectue au poste, dans l’usine de Symbio. L’opération est financée par la Région, via le Contrat d’aide et de retour à l’emploi durable (Cared).
Pour l’équipementier, cette première promotion d’élèves certifiés est une véritable aubaine… Et une nécessité. « Aujourd’hui, il est impossible de trouver un agent de stackage sur le marché de l’emploi, puisque cette formation n’existe pas, » explique Louis Guillaume, responsable du programme.
300 personnes à former par an
Nul besoin d’être issu de l’industrie pour devenir agent de stackage. Symbio accorde surtout de l’importance au potentiel des candidats. « Nous cherchons avant tout des personnes désireuses d’apprendre, affirme le manageur. C’est un métier de minutie. Les matériaux sont coûteux. Les agents travaillent en salle grise, dans un environnement contrôlé. Il s’agit d’être précautionneux. Il faut positionner des plaques bipolaires les unes contre les autres. C’est cette addition de plaques qui détermine la puissance de la pile. »
La montée en puissance de Symbio est fulgurante. En 2020, l’entreprise ne produisait que quelques dizaines de StackPack. En 2030, elle ambitionne d’en fabriquer 200 000. La main-d’œuvre devra suivre la cadence. À terme, l’Académie compte former 300 personnes par an aux métiers de la filière hydrogène. Une nouvelle promotion sera mobilisée dans les prochains mois. « Nous restons sur des effectifs de huit à dix personnes pour respecter une démarche de qualité, précise Louis Guillaume. Simplement, les futures promotions seront plus rapprochées. »