Jeudi dernier, une réunion publique s’est tenue à l’hôtel de ville de Vénissieux, afin de poursuivre la concertation sur le renforcement de la ZFE (zone à faibles émissions). Les questions et interrogations ont été nombreuses, à quelques mois de l’interdiction de circuler faite aux véhicules individuels classés 5 ou non classés.
Dans quelques mois, le renforcement de la Zone à faibles émissions (ZFE, dont le périmètre concerne actuellement tous les arrondissements de Lyon et la partie nord de Vénissieux, entre autres) deviendra une réalité pour des milliers de particuliers. En effet, à partir de l’été 2022, l’interdiction de circuler et de stationner sera étendue aux véhicules particuliers classés Crit’Air 5 ou non classés. Soit les véhicules diesel qui ont plus de 20 ans, ainsi que les véhicules essence de plus de 23 ans. Ce qui représente pour la ville de Vénissieux plus de 1 200 véhicules particuliers, soit 4,1% du parc automobile communal.
Afin de poursuivre la concertation sur ce renforcement, qui doit aboutir à horizon 2026 à l’interdiction sur le périmètre central de la ZFE de tous les véhicules Diesel, une réunion publique était organisée jeudi 24 février à l’hôtel de ville. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les échanges ont été parfois vifs, à la hauteur des défis et des enjeux que ce projet porté par la Métropole implique.
« Avec le renforcement de la ZFE, les bus qui traversent Vénissieux en direction de Lyon, comme le C12, vont être encore plus fréquentés, pointait par exemple une habitante. Qu’est-ce qui est prévu pour que l’on puisse tout de même se déplacer sans devoir laisser passer des bus avant de pouvoir monter ? »
« Le problème, pour moi, c’est l’efficacité des mesures d’accompagnement et des aides financières, estimait un autre Vénissian. On fait aussi porter aux particuliers une grande responsabilité dans la pollution de l’air, alors qu’il existe d’autres sources de pollution qui font face à moins de contraintes, comme le trafic aérien. »
« Pour moi, vous allez trop vite, a-t-on encore entendu. Il faut limiter la pollution, c’est vrai. Mais pourquoi Vénissieux (une ville dans laquelle les salaires sont bas, dans laquelle la précarité est une réalité pour de nombreux habitants, lesquels ne peuvent pas changer facilement de véhicule), devrait être tout de suite concernée ? Prenons le temps de bien faire les choses, là ce n’est pas le cas. »
Une nouvelle offre de déplacements urbains
Les représentants de la Métropole (dont Pierre Athanaze, vice-président en charge de l’environnement, ont pour leur part expliqué que la voiture était appelée à prendre une place différente dans les déplacements personnels, moins importante. Et pour cela, la collectivité envisage un développement de l’offre de transports en commun (création de nouvelles lignes, augmentation de la fréquence et du nombre des bus), de l’autopartage, du covoiturage, et du vélo. Sans oublier des subventions pour l’achat de vélos ou de véhicules moins polluants.
« Les politiques de développement durable ne sauraient être dissociées des dimensions sociales et économiques, des territoires auxquels elles sont destinées, estimait Michèle Picard, maire de Vénissieux. L’interdiction de circulation des véhicules les plus polluants va créer un déséquilibre, et accroître les inégalités entre les catégories sociales et géographiques. Pour ne pas engendrer de nouvelles exclusions, il faut accompagner financièrement, tous ceux qui risqueraient de ne pas avoir les moyens de suivre le mouvement. Il faut également veiller à la bonne circulation de l’information, autour des contraintes imposées par la ZFE, mais également autour des aides et des dérogations existantes. Des efforts sont accomplis, il faut peut-être faire plus. »
Derniers commentaires