« Le prolongement d’un parcours associatif« , Christine Thiebault, présidente de l’ALVP basket
« Je n’ai pas vraiment conscience de ma fonction. Il faut dire que j’ai toujours baigné dans le monde associatif et sportif. J’ai été basketteuse un long bail, avec un passage de quatre à cinq saisons à l’ALVP. De fil en aiguille, avec une fille qui y a pris une licence, j’ai fini par prendre des responsabilités comme tout bon parent qui s’investit dans un club. À Parilly, le basket a désormais une connotation féminine puisque l’équipe fanion joue à un niveau national depuis pas mal d’années. Les filles représentent 38% de l’effectif total. Et depuis le léger retrait d’Éric Maldant du conseil d’administration, le bureau est uniquement composé de femmes. Mais au quotidien, on n’est pas focalisé sur les questions de la parité et d’égalité femmes-hommes. Ma fonction au sein du club n’a rien d’exceptionnel, ni mon investissement. J’ai la chance d’être entourée de fidèles lieutenantes, et je n’ai plus d’enfants en bas âge. »
« La sensibilité féminine peut être un plus« , Annick Cerdan, présidente du Tennis club de Vénissieux
« Je dois être la doyenne des dirigeantes sportives dans la Ville. J’ai plus de vingt ans de présidence au sein d’un club fort d’une centaine de licenciés, avec un intermède de quelques années pour raisons personnelles. En 1990, la place des femmes à des postes de direction était minimale. J’arrivais avec mon simple vécu de bénévole du club de tennis des Minguettes, les anciens présidents avaient surtout des objectifs rivés sur la compétition. Moi, c’est la formation et les ados qui m’intéressaient vraiment. Il y avait des jeunes un peu livrés à eux-mêmes, en mal ou en manque d’éducation, avec parfois des débordements dans leurs attitudes. Ma touche féminine a fait que j’arrivais à apaiser les choses. Ma fierté n’est pas d’être responsable de club, mais de voir que le loisir que je préconise est devenu une réalité. J’ai mis en place des séances de découverte pour les mamans qui accompagnent leurs enfants au club. Ma fierté est de voir que certaines d’entre elles continuent à le pratiquer, même si leurs enfants ont changé de créneaux ou même arrêté le tennis. Voilà à quoi peut mener la sensibilité féminine. »
« Certaines disciplines restent chasse gardée des hommes », Béatrice Clavel, directrice du CRESS
« Vingt ans ou presque après la création du Centre de recherche d’éducation sport et santé (CRESS), la question de la pratique sportive féminine reste d’actualité. J’ai l’impression qu’on n’arrive pas à franchir un nouveau cap, notamment en termes d’émancipation. Sur la place des femmes à la tête des clubs, c’est un peu différent. Je m’aperçois qu’il y a de plus en plus de dirigeantes, qu’il y a une vraie représentativité féminine. À l’Observatoire du sport et du handicap, créé à Vénissieux, et que je préside, il y a une forte représentation féminine. L’IME Jean-Jacques Rousseau est dirigée par une femme. Peut-on parler d’une plus forte sensibilité des femmes dans le domaine du handicap, de l’éducation et de la vulnérabilité des enfants ? Sans tomber dans les clichés, probablement ! A contrario, il y a encore des disciplines dans lesquelles les femmes ont du mal à s’imposer, le football par exemple qui reste presque chasse gardée des hommes. »
« Savoir être sécurisante et rigoureuse« , Corinne Dols, présidente de l‘AFA Feyzin-Vénissieux athlétisme
« Je suis présidente d’un club aux 450 licenciés, mais je peux compter sur une équipe de bénévoles d’un grand secours. Je pense en particulier à mon prédécesseur, Jean-Louis Perrin. Grâce à tout ce beau monde, je n’ai pas toujours le sentiment d’être la première responsable de l’AFA. D’autant que mon activité professionnelle de nuit en tant que cadre de santé m’oblige à jongler avec les horaires. Je dois donc pouvoir compter sur mon équipe pour me suppléer.
Je ne sais pas si une dirigeante diffère vraiment d’un dirigeant dans sa gestion quotidienne. Je pense peut-être avoir un côté maternant, plus sécurisant. Mais quand il faut faire preuve de rigueur et se montrer exigeante, ça ne me gêne pas. En plein cœur de la crise sanitaire, je n’hésitais pas à imposer une seule personne à la fois au bureau. Quand j’arrivais au stade, j’avais invariablement droit à la réplique bon enfant, ‘vite vos masques, la présidente arrive’. Être dirigeante d’une association sportive devient presque anecdotique. C’est comme le nombre de pratiquantes qui n’a cessé de progresser. Il y a dix ans, les femmes représentaient 10 % des effectifs. On a triplé aujourd’hui. »
De plus en plus nombreuses Si le nombre de pratiquantes sur l'ensemble de la commune est passé de 33% en 2008 à 48% en 2020, qu'en est-il des postes à responsabilité ? Si l'on s'en tient aux clubs ou structures à effectifs conséquents, les chiffres sont éloquents. Seuls les clubs de handball, football, rugby et gymnastique artistique sont aujourd'hui dirigés par des hommes. Des femmes dirigent les deux clubs de tennis (Sophie Grégoire au MVT, Annick Cerdan au TCV), basket-ball (Christine Thiebault à l'ALVP Parilly), athlétisme (Corinne Dolls), karaté (Ghislaine Barbin au Sen No Sen), avec des effectifs supérieurs à 200 licenciés. On peut également signaler les postes à responsabilité occupés par Caroline Singer (Badminton), Béatrice Clavel (Centre de recherche d'éducation sport et santé), Karima Naggache (CMO-V plongée), Élodie Gay-Marchand (Centre nautique intercommunal).
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