Ce week-end, une petite centaine d’habitants se sont rendus dans le parc Pressensé, sur l’avenue du même nom, pour participer à la première plantation de boisement urbain à Vénissieux. 900 arbres de 30 essences locales vont y pousser.
Avec l’ambition de lutter contre le phénomène des îlots de chaleur en ville, le conseil municipal de Vénissieux avait acté, fin janvier, la plantation d’un boisement urbain dans le parc Pressensé. Dont acte : ce week-end, les habitants du Moulin-à-Vent (et des autres quartiers) étaient invités à venir planter quelque 900 arbres, de 30 essences différentes, pour faire naître ce nouvel espace vert sur la ville. Ils sont une centaine à avoir participé à cet événement d’un genre nouveau.
Mais au fait, qu’est-ce qu’un boisement urbain ? « Il s’agit de créer une mini-forêt dans un espace de ville, explique un bénévole de l’association Boomforest, chargée de l’encadrement et de l’animation pour cette plantation. Pour cela, nous utilisons la méthode Miyawaki, qui consiste à faire pousser une forêt à haute densité, avec trois arbres au mètre carré pour stimuler la croissance grâce au phénomène de concurrence entre les végétaux. Ce sont des arbres qui ont l’habitude de pousser dans les environs, afin de maximiser leurs chances de se développer correctement et de résister aux conditions climatiques et aux parasites. »
Concrètement, sur le périmètre du terrain, des arbustes qui aiment le soleil, comme les lauriers, les aubépines et les églantiers, vont côtoyer des arbres de cœur, comme des merisiers pommiers, ou des arbres de canopée comme les chênes, les hêtres, les érables et autres sorbiers. Une fois que les arbres, fournis et préparés par la pépinière municipale, auront poussé, l’idée est de les « laisser vivre », afin de redonner sa place à la nature sauvage en ville.
« Faire quelque chose de palpable pour la nature »
« L’écologie en ville, c’est un sujet qui m’intéresse, expliquait Lisa, venue sous le soleil de ce vendredi planter ces arbres. Mais c’est parfois difficile de savoir ce que l’on peut faire de palpable, de réel, pour faire en sorte que les enfants croisent de nouveau une nature qui n’est pas encadrée et taillée comme elle peut l’être partout. Là, avec ce boisement urbain, on est sur un autre type de projet. Ça me plaît beaucoup. Maintenant, y’a plus qu’à laisser pousser et à espérer que tout ‘prenne’ correctement. »
Près d’elle et en présence d’élus comme Michèle Picard, maire de Vénissieux, une vingtaine d’apprentis jardiniers de la Maison de l’enfance Joliot-Curie ont contribué vendredi à cette plantation d’arbres. « C’est rigolo de faire ça, même si ça fait mal aux mains, témoignait une jeune fille. Moi j’habite avec mon papa et ma maman dans un appartement, je n’ai pas de jardin, juste un balcon sur lequel je fais pousser des tomates. Donc j’aime bien aller dans les parcs pour voir de la nature et chercher des insectes. Là, je pourrais dire à mes copines que c’est moi qui ai creusé pour planter les arbres ! »
Reste, maintenant, aux arbres à pousser sur cet espace de 300 m2. Et aux habitants de profiter, bientôt, d’un espace vert bienvenu apportant de la fraîcheur lorsque les températures monteront.