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Le sport féminin à l’épreuve de la crise

Grâce à une politique municipale volontariste, la pratique sportive féminine a bondi à Vénissieux dans les années 2010. Mais ce bel élan est fragilisé par la pandémie. Revue d’effectifs.

Grâce à une politique municipale volontariste, la pratique sportive féminine a bondi à Vénissieux dans les années 2010. Mais ce bel élan est fragilisé par la pandémie. Revue d’effectifs.

Constatant des difficultés dans l’accès des filles au sport, en particulier chez les adolescentes et dans les quartiers dits sensibles, la Ville avait lancé au début des années 2010 une politique de soutien à la pratique sportive féminine. On se souvient que les résultats ont été spectaculaires. Grâce notamment à l’appel à projets « La Preuve form’elles », le nombre de pratiquantes dans la commune est passé de 33 % en 2008 à 48 % en 2020. Sur le plateau, la progression a été encore plus forte : de 12 % à 38 %. Une étude menée par le service des sports entre 2016 et 2018 a également montré que le taux de participation des femmes aux dix plus grands événements sportifs locaux était en hausse : de 34 % à 40 %.

Mais ce bel élan n’est-il pas remis en cause par la crise sanitaire ? Fin 2020, la section féminine du Vénissieux football club constatait ainsi une baisse importante du nombre de ses licenciées. Où en sommes-nous aujourd’hui ? Pour le savoir, nous sommes allés à la rencontre des responsables de quelques clubs locaux.

Au VFC, les effectifs de la section féminine n’ont pas encore retrouvé leur niveau de 2019. « En 2016, avant la fusion, on a démarré le foot féminin avec l’ASM autour de 31 licenciées, pour passer à 67 l’année suivante. La fusion nous a permis d’enregistrer 87 inscriptions en 2018-19, puis 127 l’année suivante, rappelle Sif El Islam Ghediri. En 2020, nous n’avions plus que 57 filles. Depuis la rentrée de septembre, on est remonté à 89 footballeuses. Au moins 75 % d’entre elles sont Vénissianes, mais je constate l’arrivée de filles de Corbas, Saint-Priest, Lyon 8e, Bron… Si la crise s’atténue, je suis convaincu qu’on retrouvera les chiffres de 2019. C’est bien le Covid qui a provoqué ces bouleversements car le foot féminin connaît un réel engouement. »

À l’ALVP basket, les effets de la pandémie ont été moindres. « Après un arrêt global des activités en début de crise, on a pu stabiliser le nombre de licenciées entre 70 et 80, souligne Christine Thiebault, la présidente. En septembre dernier, on a pu repartir sur cette tendance, mais on aurait pu largement améliorer ces chiffres. Le manque de créneaux supplémentaires dans les gymnases nous en a empêchés. »

Baisse plus conséquente constatée par Gilles Clauss, président du club de hand : « Il y a quatre ans, une de nos priorités était de tendre vers la parité hommes-femmes, on a même proposé des opérations portes ouvertes sur le plateau des Minguettes. On est parvenu à dépasser le seuil de 35% de féminines. Cette année, on doit à peine atteindre les 15%. Le Covid a joué, c’est indéniable, mais je pense que d’autres paramètres entrent en ligne de compte comme la concurrence exercée par d’autres disciplines, l’âge qui pousse certaines filles à se consacrer aux études… ».

À l’USV rugby, il faut souligner la création d’une catégorie féminine chez les moins de 18 ans (cinq licenciées). Il convient d’ajouter les cinq ados inscrites en catégorie U14 et l’école de rugby, forte de neuf filles. « Au niveau comptable, l’entente avec le LOU et Saint-Genis pour les U18 a compensé le départ de certaines rugbywomen, confirme Ahmed El Kasbaji, un des responsables du pôle des équipes de jeunes. On a même gagné quelques licenciées au final, ce qui fait que la crise sanitaire n’a pas vraiment influé sur la pratique féminine chez nous, qui reste toutefois modeste en nombre. »

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