Œuvrant le plus souvent dans l’ombre, les bénévoles, indispensables dans les associations sportives et autres, tendent à être de moins en moins nombreux. Trois d’entre eux se confient sur leur engagement au long cours.
Pascal Mie (Rugby) : « Fidèle à un seul club »
Pascal Mie est à 64 ans l’un des piliers du club de rugby vénissian. « Et dire que j’ai failli me diriger vers une modeste carrière de footballeur. On était en 1971-72, j’avais 7 ans, et le foot à l’US Vénissieux, ça n’a pas collé. Sur la pelouse annexe, l’ambiance et l’état d’esprit affichés par les rugbymen m’ont incité à entrer dans le monde de l’ovalie. J’y suis encore, un demi-siècle plus tard. » En dépit d’une certaine pénibilité du travail – il est routier longue distance – Pascal est celui qui, dans l’ombre, fait office d’intendant, d’agent d’accueil des équipes adverses et des arbitres… « J’aime rendre service et donner un petit coup de main, même anodin, comme apporter les cafés à la pause pour redonner un coup de fouet aux sportifs et dirigeants. C’est dans ma nature, une manière de remercier les différents dirigeants du club vénissian que j’ai eu la chance de côtoyer, comme l’entraîneur Bernard Camazzo dans les années 90. Nous étions passés de la Division 3 à la Division 2. L’USV, c’était avant tout de sacrés personnages qui m’ont accompagné et inculqué les notions de camaraderie. Mes enfants m’ont suivi, Anthony y joue encore, alors que Guillaume entraîne désormais l’équipe fanion. Moi, j’ai joué à mon petit niveau jusqu’en senior, j’ai coaché des équipes de jeunes, notamment avec Serge Perrier. Aujourd’hui encore, je reste attaché à mon club de cœur… bénévolement bien évidemment, il ne saurait en être autrement. »
Christian Barras (Football) : « Multicartes du ballon rond »
Joueurs, entraîneurs, dirigeants et même parents impliqués au Vénissieux FC sont unanimes : « Christian Barras aime rendre service, même dans l’urgence, on sait qu’on peut compter sur lui ». Christian connaît le club de l’US Vénissieux puis du Vénissieux FC sur le bout de ses doigts. « J’ai fait une petite carrière de footballeur à l’USV jusqu’à 20 ans. Puis j’ai bifurqué au CORPS et aux Cheminots de Vénissieux tout en gardant un pied à l’USV afin d’entraîner une équipe de benjamins… J’ai été dirigeant d’équipe, homme à tout faire, préposé à la feuille de match, juge de touche, préposé à la buvette, trésorier adjoint d’Anne-Marie, puis trésorier jusqu’à la fusion USV/ASM, représentant de l’USV à l’Office municipal du sport, chargé des plannings des différentes équipes, chargé du lavage des maillots… Et depuis la fusion, mon rôle de bénévole à tout faire a évolué. Je suis encore éducateur d’équipe de jeunes, les U7-U8, j’aide l’entraîneur, je passe une partie de mon temps à la laverie du club (quelque 800 maillots), mais on me donne un petit défraiement qui correspond aux frais d’essence. Je m’occupe encore de la programmation des matches et je suis délégué du club. »
Retraité depuis peu – il était employé à la saisie informatique dans un entrepôt –Christian s’autorise un petit écart avec le foot. Tout en assurant ses fonctions pérennes au foot, il a pris une licence à l’AS Boules de Vénissieux. Il n’est pas rare de l’y voir donner des petits coups de main… pour ne pas perdre la main.
Henri Zerez (natation) : « Le besoin d’aller vers l’autre »
On ne l’a jamais vu autrement qu’avec le sourire. En quittant sa Syrie natale en 1971, à l’âge de 18 ans, afin de s’installer à Vénissieux pour rejoindre son frère Georges, de 5 ans son aîné, Henri, bon marathonien, a attendu les années 85 pour s’investir totalement dans le mouvement associatif et sportif vénissian, et le CMO-V Natation. « D’abord pour accompagner successivement mes enfants Céline, Nicolas et Mélanie (désormais quadras). De bons nageurs qu’on a accompagnés à chaque déplacement avec ma femme Monique. On a ainsi pu tisser des liens très forts avec d’autres familles lors de nos nuitées passées au camping, dans de nombreux coins de France lors des compétitions ou stages… »
Bien évidemment, ces rencontres se sont traduites par un investissement important au bureau du club. Essentiellement dans l’animation et la restauration, même s’il est courant de voir ce touche-à-tout, soudeur de métier, bricoleur de raison, donner la main pour des petites interventions techniques, des aides au rangement. « Cuisiner est l’une de mes passions, même si je ne peux proposer lors des compétitions des plats de mon pays, les kebbés (boulettes), freekeh à l’agneau, houmous (purée de pois chiches)… »
Pour Henri, l’essentiel est le contact. « Je suis bénévole pour cela. Malgré l’absence de mes enfants devenus adultes, je reste au CMO-V pour ces bons moments de convivialité. J’ai la chance d’avoir trouvé mon binôme, Denis André, un autre bénévole. »
Désormais retraité, Henri a davantage de temps. « Je rejoins ma femme Monique au Resto du cœur de Saint-Fons, deux fois par semaine, celui de Vénissieux étant bien pourvu. Accueillir des gens avec le sourire, discuter de tout et de rien, passer des moments sans prétention, c’est ma définition du bénévolat. »