Le lycée Jacques Brel proposera prochainement un Espace services jeunesse (ESJ). C’est le premier établissement de l’académie du Rhône à être labellisé par le ministère de l’Éducation nationale.
Une première pour un lycée de l’académie. Doté d’une enveloppe d’un million d’euros, dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir (PIA), le futur Espace services jeunesse (ESJ) du lycée Jacques-Brel devrait être accessible au cours du second trimestre. « C’est dans le cadre du plan de relance, explique Damien Coursodon, le proviseur de l’établissement, que nous avons répondu à un appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour proposer dans le lycée ce type d’espace. »
Ces appels avaient été ouverts, dans un premier temps, aux secteurs dans lesquels la population ne fait pas assez valoir ses droits sociaux, comme les campagnes et les quartiers classés « Politique de la ville ». Le lycée Jacques-Brel a donc pu déposer son dossier au ministère de l’Éducation nationale. Lequel, après étude, a répondu favorablement.
Concrètement, l’ESJ permettra de structurer et de rendre accessible à tous les bénéficiaires potentiels – les jeunes (entre 0 et 25 ans) et leurs familles ainsi que les personnels – un grand nombre de services nationaux et territoriaux. Parmi ces services, on peut citer l’aide à la parentalité, l’accès à la culture, l’accueil médico-social, l’accompagnement dans l’orientation, l’insertion sociale et professionnelle… « En amont, précise Damien Coursodon, nous avons réuni de nombreux partenaires. Se retrouvent ainsi au sein de l’ESJ tous les services de l’État (police, armée, justice…), les opérateurs de l’État (CAF…), les mairies (Vénissieux, Saint-Fons, Feyzin), la Région, la Métropole, les collectifs d’associations (Maison de l’apprendre, Article 1…), la Mission locale ou encore l’AFPA. »
Le local disponible derrière la salle polyvalente va être réaménagé pour accueillir l’ESJ : il sera accessible depuis l’extérieur sur des horaires élargis, y compris le samedi matin.
Fracture numérique
Avec cette nouvelle structure, l’offre pourra rencontrer une demande qui, si elle existe, ne se manifeste pas toujours. « À Vénissieux, nous devons faire face à un véritable déficit d’accès au numérique, reprend le proviseur. Sur nos 950 élèves, 670 sont boursiers. Parmi eux, une centaine n’a pas effectué la totalité des démarches. Pour le premier versement, il manquait de nombreux RIB. Nous devons faire face à une situation identique dans le cadre de Parcoursup : les oublis sont fréquents. C’est aussi le cas pour les inscriptions au Crous. Pour y remédier, nous allons embaucher un médiateur numérique à temps plein. En attendant, dès l’ouverture, un conseiller numérique sera présent un quart du temps. Nous allons également embaucher un jeune en service civique. Nous allons aussi signer un contrat de thèse avec un étudiant en sociologie qui mesurera l’impact de cet espace. Enfin, un adulte ‘relais’ sera présent pour faire le lien entre les services proposés. »
Valoriser la réussite est également le but de cet ESJ. Différents pôles ont été identifiés, comme la citoyenneté, l’éducation-santé ou les parcours de réussite. » Nous avons le soutien de la Ville de Vénissieux. Nous ne travaillons pas chacun de notre côté, on agit en complémentarité. Les collégiens de Vénissieux, de Saint-Fons et de Feyzin, y seront accueillis. Nous sommes en lien avec les inspecteurs de l’Éducation nationale (IEN) qui gèrent les maternelles et primaires. Trois universités lyonnaises sont engagées à nos côtés. Quant au Crous, il serait prêt à venir y tenir des permanences. »
Le coût de cet ESJ s’élève à un million d’euros, financé à 40 % par l’État. Les 60 % restants sont répartis entre les différents partenaires qui mettent à disposition les ressources humaines ainsi que les locaux.