Le niveau des dépenses d’équipement va fortement augmenter l’an prochain pour passer à 22 millions d’euros. Et cet effort se maintiendra jusqu’à la fin du mandat.
L’année 2022 marquera une véritable inflexion dans les orientations budgétaires de la Ville de Vénissieux. Après deux années sans recours à l’emprunt, la municipalité envisage de lever de nouveau des fonds auprès des banques, à hauteur de 4,5 millions d’euros, en vue de booster ses capacités d’investissement. Le niveau des dépenses d’équipement passera ainsi à 22 millions d’euros, contre 12 millions en 2021. Et l’ambition des élus est de maintenir une enveloppe moyenne annuelle de 21 millions d’euros jusqu’à la fin du mandat, en 2026.
Cette accélération sur l’investissement est le fait saillant du débat d’orientations budgétaires qui était soumis aux élus lors du conseil municipal du lundi 6 décembre.
La Municipalité peut se permettre d’augmenter ses dépenses d’équipement car elle dispose d’un bon niveau d’épargne (environ 15 millions d’euros), conjugué à un endettement en forte baisse depuis 2017. « C’est la garantie pour les Vénissians de disposer d’installations et de structures modernes et rénovées », a commenté le maire, Michèle Picard. En termes concrets, cela signifie l’extension du groupe scolaire Jules-Guesde, la prochaine maison de l’enfance Max-Barel, la création d’un équipement polyvalent à La Pyramide, la démolition-reconstruction de la piscine Delaune, un nouveau terrain extérieur de futsal… ».
Incertitudes
Pas une voix n’a manqué dans la majorité municipale pour approuver ces orientations qui témoignent, selon Pierre-Alain Millet, président du groupe des élus communistes, d’une « situation financière claire et solide ». Même si, a-t-il alerté, « cette maîtrise de la gestion de notre ville ne doit pas cacher les incertitudes nombreuses sur l’avenir, incertitudes qui sont davantage liées au contexte financier et législatif qu’à des questions locales ».
Le projet de loi de finances (PLF) 2022, présenté par le gouvernement en septembre dernier, poursuit en effet l’objectif de ramener le déficit public à 4,8 % du PIB (contre 8,4 % en 2021), mais il ne dit rien sur la manière dont l’État entend agir sur les dépenses locales. Or ces dernières années, les collectivités territoriales ont déjà subi une forte baisse de leurs dotations, avant de se voir imposer une contractualisation de leurs dépenses. « Quelles inflexions seront données aux politiques nationales après les scrutins décisifs de 2022 ?, s’interrogeait Michèle Picard. Sur ce point, nous n’avons pas de réponse. »
Dans les rangs de l’opposition, qui a désapprouvé en bloc ces orientations budgétaires 2022, Maurice Iacovella, pour le groupe Vénissieux Pluriel, a pointé « l’effet yoyo » des investissements. « Regretterons-nous un jour le faible montant des investissements des années antérieures, a-t-il lancé ? (…) Il faudrait être plus ambitieux pour soutenir l’activité et mettre à niveau les équipements publics. »
Au nom du groupe Ensemble pour Vénissieux, Lotfi ben Khelifa a pour sa part dénoncé « la masse salariale qui représente 70 % du budget et qui va continuer à augmenter », tout en considérant qu’il était « affligeant d’avoir aussi peu d’ambition et d’audace ».