Déjà long de 34 km, le réseau de chaleur de Vénissieux va s’étendre de 6 km sur Saint-Fons pour desservir une vingtaine d’immeubles de logements et une dizaine d’équipements publics.
Initialement programmée dans la salle de l’Atelier Croizat à Saint-Fons, la réunion d’information du 29 novembre sur l’extension du réseau de chaleur de Vénissieux a été déplacée au dernier moment pour un problème de… chauffage. « Avec le réseau, ce ne serait pas arrivé », pouvait plaisanter l’agent de la Métropole de Lyon chargé de l’accueil. Les habitants étaient peu nombreux en comparaison de la brochette d’élus et de techniciens qui avaient fait le déplacement pour présenter ce projet d’envergure.
Le chantier sera lancé début 2022. Il est porté par la Métropole – l’autorité délégante – et la société Dalkia/Vénissieux Énergies – l’entreprise délégataire qui assure l’exploitation et la maintenance des installations – en lien étroit avec les villes de Vénissieux et Saint-Fons. Il s’agit d’étendre de 6 km le réseau de chaleur de Vénissieux pour accompagner le développement urbain du voisin saint-foniard, en particulier la ZAC Carnot-Parmentier.
L’essentiel des travaux d’extension sera mené avant fin 2022, mais le développement s’étendra jusqu’en 2027. À terme, une vingtaine d’immeubles d’habitation et une dizaine d’équipements publics supplémentaires, notamment le futur collège de l’avenue de la République, seront alimentés par la chaufferie de Vénissieux. Le site historique de cette chaufferie, aux Minguettes, dessert déjà quelque 200 bâtiments et 12 000 logements. En 2023, une nouvelle chaufferie bois (avec appoint gaz) viendra compléter ses capacités de production de chaleur. Elle ne sera pas située rue Albert-Einstein, où la densité d’installations est très forte, mais rue Jules-Serval, dans la zone d’activités économique de l’Arsenal, à quelques encablures de Saint-Fons.
Une protection contre la flambée des prix
« Cette extension du réseau participe à la politique de transition énergétique en étendant l’accès à des énergies majoritairement renouvelables. Et tout ça sans augmentation des tarifs de vente de la chaleur », soulignait Philippe Guelpa-Bonaro, vice-président de la Métropole en charge du Climat et de l’Énergie. Tandis que Pierre-Alain Millet, adjoint au maire de Vénissieux chargé du Logement, insistait sur l’importance stratégique des réseaux de chaleur qui « sont désormais au cœur des enjeux du développement urbain ».
À l’heure où le prix des énergies fossiles flambe, les réseaux de chaleur, qui recourent de plus en plus au bois, font en effet figure de protection efficace contre la précarité énergétique. Mais ils continuent de susciter des inquiétudes en termes d’impacts sanitaires, la combustion du bois pouvant être source de rejets atmosphériques polluants, notamment de poussières. Les techniciens de Dalkia présents à la réunion se sont voulus rassurants. S’il est vrai que les appareils anciens type cheminées, inserts, poêles, présentent des bilans très mauvais, ce n’est pas le cas des chaufferies modernes, ont-ils assuré.
« Toutes les énergies ont un impact sur la santé et le climat, a conclu Philippe Guelpa-Bonaro, mais les études et les mesures de surveillance dont nous disposons montrent bien que ce sont les chaufferies biomasse modernes qui sont les moins polluantes. »