Malgré les actions contre le harcèlement sexuel menées par les TCL, le sentiment d’insécurité est encore présent pour nombre d’utilisatrices des transports en commun.
« Parfois, je ne me sens pas à l’aise dans le tramway surtout le soir, il m’arrive d’avoir peur. Il n’y a souvent que des hommes dans les rames et ils me regardent beaucoup, ou me font des ‘blagues’ sur mon physique. »
Ce constat que dresse Farah, âgée de 23 ans, est partagé par de nombreuses autres femmes. Dès que la nuit tombe, le sentiment d’insécurité prend le pas et les utilisatrices des transports en commun sont aux aguets face aux sifflements, regards insistants ou remarques sexistes en tout genre, qui deviennent monnaie courante…
Ainsi, pour Yasmine, 18 ans, il n’est plus question de prendre les transports en commun seule le soir. « En général, je retrouve mes amies et on prend le métro ou le tram ensemble pour aller à Lyon ou revenir à Vénissieux. J’évite de partir seule et mes parents ne le veulent pas non plus. »
Une marche exploratoire pour sécuriser les trajets
Demander au bus de s’arrêter entre deux arrêts, des caméras et des agents de sécurité en plus, des bornes d’appel…. Les TCL multiplient les actions contre le harcèlement sexuel. Pourtant, il peut être difficile d’en voir les effets.
Ce jeudi 25 novembre, dans le cadre de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, Michèle Picard, maire de Vénissieux et vice-présidente de la Métropole de Lyon en charge de l’égalité femmes-hommes a lancé une campagne de lutte contre le harcèlement sexiste et sexuel dans les transports en commun. Elle était accompagnée de Bruno Bernard, président de la Métropole et du Sytral, Véronique Dubois-Bertrand maire de Lyon 3e, Fanny Dubot maire de Lyon 7e et de Grégory Doucet, maire de Lyon. Ensemble, ils ont également annoncé le lancement d’une marche exploratoire, pendant six mois : six femmes vont parcourir la quartier de la Guillotière afin d’identifier les différentes problématiques de la zone et de ses transports concernant la sécurité des femmes.
Ce n’est pas la première fois qu’un tel projet est lancé. En 2017, cinq volontaires avaient elles aussi participé à une marche exploratoire, mais cette fois-ci sur la ligne C12, qui passe par Saint-Fons et Vénissieux. Elles avaient réussi à acter cinq mesures afin de rendre le trajet plus sûr pour les femmes, dont la création d’une plateforme spécialement dédiée aux victimes et aux témoins de harcèlement sexuel dans les transports en commun.
BON À SAVOIR
Si, dans les transports en commun lyonnais, vous avez été victime de coups et blessures, de harcèlement sexiste, d’agression sexuelle, d’insultes ou de vol, les TCL recommandent de déposer plainte au plus vite. Et ce, dans n’importe quel commissariat de police ou n’importe quelle brigade de gendarmerie, voire directement auprès du procureur de la République.
Il est en effet important de déposer plainte au plus vite et de signaler rapidement une agression aux TCL pour pouvoir utiliser les images des caméras de vidéo-protection (le réseau en compte 8000) pour identifier l’agresseur et le faire condamner. Il est à noter qu’un mineur peut déposer plainte seul. De plus, tout service de police ou de gendarmerie est tenu de recevoir les plaintes. Enfin, n’oubliez pas que la main courante n’est pas une plainte, elle ne permet pas de déclencher une procédure d’enquête et constitue une simple déclaration des faits.
Si vous êtes témoin d’une agression sexuelle ou de faits de harcèlements, les TCL recommandent de se rapprocher de la victime, de s’adresser à elle comme si vous la connaissiez, et de prévenir un agent TCL ou d’activer une borne d’appel.