Vendredi matin, le Premier ministre, Jean Castex, était en déplacement aux Minguettes afin de faire un point sur ce quartier classé comme prioritaire, et échanger avec les lycéens de Jacques-Brel concernant les actions menées dans le cadre de la Cité éducative.
Accueilli par Michèle Picard, maire de Vénissieux, Jean Castex, Premier ministre, a fait une halte sur le plateau des Minguettes, ce vendredi matin, dans le cadre d’une visite dans l’agglomération lyonnaise.
Ce déplacement a été l’occasion pour le chef du gouvernement, accompagné de la ministre déléguée à la Ville Nadia Hai et de Nathalie Elimas, secrétaire d’État chargée de l’Éducation prioritaire, d’observer l’évolution de ce quartier prioritaire de la ville (QPV).
Quelques minutes avant leur arrivée, un rassemblement de la CGT était présent devant la Maison du projet. Mais celui-ci s’est vite fait déloger par le service de sécurité.
Un manque cruel de logement social
Le Maire de Vénissieux, Michèle Picard, a présenté le quartier ainsi que les différents projets de rénovation urbaine prévus ou en cours de réalisations sur cette zone de Vénissieux. « Avant, aux Minguettes, il y avait cinq quartiers distincts, chacun avec une école, un gymnase, a expliqué Michèle Picard. Avec le premier NPRU, nous avons voulu désenclaver ces quartiers, les relier entre eux. Maintenant, nous souhaitons relier les Minguettes au reste de la ville. »
L’occasion pour l’édile de Vénissieux d’interpeller le Premier ministre sur les difficultés que la municipalité peut rencontrer, notamment dans le domaine du logement social. « Nous sommes à plus de 50 % de logement social, nous n’avons pas le droit d’en construire plus alors que nous en avons besoin. Nous sommes à près de 4 000 demandes en attente. Il y a une vraie difficulté, les habitants ne veulent pas forcément quitter le plateau et partir habiter ailleurs. »
Une réflexion partagée par Renaud Payre, vice-président de la Métropole de Lyon en charge de l’Habitat et du logement social, présent pour l’occasion. « Il faut laisser la place à la réhabilitation, demande-t-il. On démolit beaucoup trop, à Vénissieux comme ailleurs dans la Métropole. »
Ce à quoi Jean Castex a répondu : « La loi SRU consiste à dire qu’il faut des logements sociaux là où il n’y en a pas. Là où il y en a déjà énormément, il en faut un peu moins sinon ça peut devenir un ghetto, ce n’est pas comme ça qu’on va faire de la mixité sociale. On peut voir que les gens ont envie d’être relogés dans leur quartier, ce n’est pas la première fois que j’entends ça. La loi prévoit de la souplesse et des exceptions, nous avons fait des erreurs urbanistiques en concentrant des populations sans mixité sociale, il faut trouver un équilibre. »
Guidés par le maire de Vénissieux et Idir Boumertit, adjoint au grand projet de Ville, les membres du gouvernement ont ensuite déambulé dans les Minguettes, l’occasion pour eux d’échanger avec les différents commerçants présents sur le plateau, comme ceux de la Boucherie Slimani, de la boulangerie Janna ou de Vénissy optique.
Michèle Picard a ainsi présenté le travail réalisé par le boucher au grand cœur, Mourad Slimani, pendant la crise sanitaire, une solidarité reconnue et saluée par le Premier ministre qui a décrit la boucherie comme « sympathique et appétissante », au plus grand plaisir du commerçant.
Les projets de la Cité éducative
Une fois arrivés au lycée Jacques-Brel, les membres du gouvernement ont été accueillis par plusieurs élèves, le proviseur et le recteur de Lyon. Ce lycée n’a pas été choisi au hasard : depuis 2019, et le lancement de la Cité éducative, l’équipe pédagogique et les élèves de Jacques-Brel sont investis dans plusieurs actions afin d’accompagner les jeunes avant, pendant, après et autour du cadre scolaire.
Le Premier ministre a pu échanger avec des lycéens sur leur projet scolaire, « Je parcours ma ville ». Ces élèves sont partis à la rencontre de structures et d’associations pour ensuite les répertorier sur une carte de la ville. « Il y a deux parcours différents, explique un des jeunes, cette expérience nous a permis d’apprendre des choses sur notre ville, de découvrir des domaines et des associations à notre écoute. »
Ce temps a aussi été l’occasion pour Jean Castex d’aborder le changement de la ville et des Minguettes avec ces jeunes. « Ça vous inspire quoi ? », demande le Premier ministre. « C’est beau, mais c’était triste de voir la destruction de la tour. La nouveauté, c’est bien, mais j’ai peur que ça fasse augmenter les loyers », lui répond un lycéen. « Ce n’est pas l’objectif », tente de rassurer le chef du gouvernement.
Cette visite n’a pourtant pas été au goût de tout le personnel pédagogique qui dénonce une « opération de pure communication » dans un communiqué. Ils pointent leurs conditions de travail qui se dégradent et la situation des AESH.
Cabecas
26 novembre 2021 à 7 h 35 min
Tout à fait d’accord arrêtons les logements sociaux sur venissieux 50% cela suffit que mme picard s’occupe mieux de l’insécurité, du nettoyage de la ville qui est de plus en plus sale, de retrouver une mixité. Tout cela a déjà été dit lors des conseils de quartier alors madame le maire vous avez des priorités autre que de construire encore construire des logements sociaux. Battez vous pour que les villes qui n’ont pas leurs 25% de logements sociaux arrivent à ce taux
Habitant
13 novembre 2021 à 4 h 57 min
Bien d’accord sur l’opération de com dont le gouvernement est friand! de même que le député FI Mr Blain qui ne met jamais les pieds au Minguettes excepté pour se montrer avec le 1er Ministre!! Quant à la mixité sociale je suis assez d’accord pour dire que Vénissieux ne peut accueillir toute la misère du monde. L’Ouest Lyonnais devrait donner sa part aux demandes de logement social en construisant des logements sociaux aux loyers accessibles . C’est inadmissible de concentrer les HLM sur une ville qui connait des problèmes d’insécurité, de drogue etc… l’Etat ne donne pas les moyens de lutter contre ces fléaux des villes populaires, alors venir se féliciter de la « Politique de la ville » s’est bien, développer l’urbanisme du quartier s’est bien mais les pansements financiers ne suffisent pas à faire société dans une ville où la sécurité est la première préoccupation des habitants.