Alors que les assemblées générales des conseils de quartier se poursuivent, Michèle Picard, maire de Vénissieux, revient sur leur bonne fréquentation jusqu’à présent et sur les sujets les plus abordés par les habitants.
– Les assemblées générales ont débuté le 6 octobre. Jusqu’à présent, elles ont été très suivies par les habitants. C’est votre première satisfaction ?
Effectivement, on voit qu’après les différents confinements et les restrictions de circulation, les habitants avaient envie de venir, de se dire des choses, d’échanger. Ça aurait pu être l’inverse, ils auraient pu craindre d’être en groupe, mais l’envie de retrouver une vie « normale » s’est imposée. Et les assemblées générales font partie de ce rythme habituel de la vie vénissiane.
– Durant les assemblées, vous avez évoqué plusieurs nouveautés, notamment la création d’une commission de prévention des incivilités. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Cette commission de prévention des incivilités en est au stade de projet, je souhaite que l’on y réfléchisse avec les habitants. Depuis le confinement, nous sommes face à un double phénomène. D’une part, le nombre d’incivilités (les dépôts sauvages, le stationnement abusif…) a augmenté, c’est un fait. Mais d’autre part, notre tolérance face à ces écarts s’est réduite. Ce qui crée de réelles tensions dans l’espace public. Jusqu’où on peut aller comme ça ? Avec cette commission de prévention des incivilités, je souhaite que l’on travaille avec tous les partenaires (les délégués de quartier, les habitants, les éducateurs, les bailleurs…) afin de trouver un moyen de tous se responsabiliser mutuellement, de créer une conscience de l’individu et de sa place dans la société, de pacifier les échanges. Et ce, dans toutes les dimensions : la prévention, le dialogue, mais aussi, parce que les incivilités peuvent dégénérer en insécurité et empoisonner le quotidien des habitants, les rappels à l’ordre et, si besoin, les sanctions.
– Pour ces assemblées générales, de nouveau des représentants du commissariat sont présents pour échanger avec les habitants. Une présence bienvenue, tant les interrogations ayant trait à l’insécurité sont nombreuses…
C’est une habitude prise depuis 2015 et, effectivement, cela permet de répondre à beaucoup de questions posées. L’idée, c’est aussi de faire résonner deux voix sur la sécurité, chacun selon le rôle qui est le sien : moi, je porte ce que peut faire la police municipale dans ses missions, et le commissariat évoque celles de la police nationale — la lutte contre les trafics de stupéfiants, les agressions… La sécurité d’une ville, c’est un puzzle ! Mais mon rôle en tant que maire, et c’est aussi le sens de mes prises de parole lors des assemblées générales, c’est de porter un message politique. Notamment de rappeler que les effectifs de policiers et de douaniers ont été drastiquement réduits en 2007, et que l’on n’a jamais retrouvé le même nombre d’officiers. Dénoncer cela, ce n’est pas minimiser les problèmes sur sa ville. C’est expliquer les origines de ce que peuvent connaître les habitants.
– Comment les interventions des habitants sont-elles utilisées pour améliorer le quotidien ? Quels sont les processus en place ?
Lors de chaque réunion, il y a des techniciens municipaux. Ils prennent des notes, contactent les services concernés, voient s’il convient de faire appel à nos partenaires comme la Métropole. Ce que je souhaite par ailleurs, c’est que dans chaque conseil de quartier, se mette en place un système de référent : pour le CLIC, l’accessibilité… Cela permettrait un meilleur suivi des remontées des habitants pendant les permanences, et de régler un certain nombre de problèmes « simples », très concrets, avant même qu’ils ne soient évoqués dans les assemblées générales annuelles.
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