Ouverte depuis la fin du mois d’octobre, l’exposition « Sur la piste des Sioux » propose un voyage à travers la représentation des Indiens d’Amérique en Europe et en France.
Pour vous, les Sioux, ce sont ces hommes et femmes qui vivent dans des tipis, fument le calumet de la paix, chassent le bison et dansent autour du feu ? Vous n’avez qu’une vision parcellaire, donc erronée, de ce qu’étaient réellement les « Indiens d’Amérique », issue des clichés des Wild West Show, des romans et du cinéma. Et pour comprendre comment est née cette imagerie biaisée et caricaturale, le musée des Confluences (Lyon 2e) propose, jusqu’au 28 août 2022, une exposition intitulée « Sur la piste des Sioux ».
Car une fois passée la première scène exposée, jouant au maximum sur les images attendues des Amérindiens (le tipi sur fond de coucher de soleil, les bisons à proximité…), intitulée « Une certaine image de l’Indien d’Amérique », l’exposition présente quelque 160 pièces, utilisées dans les spectacles du Wild West Show en Europe — il ne s’agit donc pas de costumes de l’époque pré-colonisation, mais bien de parures recréées par la suite. Coiffes, tomahawks, peintures, photos… « c’est une collection unique au monde » qui est présentée au musée des Confluences, selon les mots de François Chladiuk, collectionneur, expert des westerns et propriétaire de ces pièces.
Place, ensuite, aux publicités mettant en scène des Indiens d’Amérique… ou plutôt, l’image que l’on s’en fait à la télévision dès les années 1950. Dans celles-ci, l’Amérindien est tour à tour empreint de sagesse, proche de la nature, guerrier, féroce… bref, il oscille entre le « bon sauvage » et le sauvage tout court, mais capable tout de même de porter un message publicitaire.
L’exposition « Sur la piste des Sioux » nous invite aussi à redécouvrir les fameux « romans de l’Ouest » et les bandes dessinées mettant en avant des Amérindiens, du héros Oumpah-Pah à la figure historique Geronimo, en passant par les aventures de Tintin en Amérique. Hollywood est aussi pointé du doigt : les films de Kevin Costner et de John Ford sont ainsi projetés en fin de parcours, invitant les spectateurs à les regarder avec un œil nouveau et plus critique. Toujours en nous incitant à nous poser la question suivante : à quel point la réalité historique est-elle diluée, voire niée, dans les représentations que l’on se fait des natifs américains en Europe ?