Malgré des efforts conséquents et le soutien de la Ville, la Régie de quartier Armstrong n’a pas survécu à ses déboires financiers. Sa liquidation judiciaire tire un trait sur trente ans de travail auprès de Vénissians éloignés de l’emploi.
Malgré des efforts conséquents et le soutien de la Ville, la Régie de quartier Armstrong n’a pas survécu à ses déboires financiers. Sa liquidation judiciaire tire un trait sur trente ans de travail auprès de Vénissians éloignés de l’emploi.
Les locaux de la régie de quartier Armstrong.
Cette fois, c’est terminé. Par jugement en date du 5 octobre 2021, le tribunal judiciaire de Lyon a prononcé la liquidation de l’association Régie de quartier Armstrong, sise au 2, rue Gabriel-Bourdarias à Vénissieux. Il faut dire que les ennuis de la structure d’insertion ne datent pas d’hier. En novembre 2011, en cessation de paiement depuis six mois, elle entrait dans une procédure de redressement judiciaire. Laquelle se poursuivait en décembre 2012 par un plan de redressement sur sept ans.
En 2013, le conseil municipal vénissian avait voté une subvention exceptionnelle de 60 000 euros. S’ensuivait quatre ans plus tard un second vote, pour un prêt de la même somme sur quatre ans. Mais en 2020, un plan de sauvegarde ordonné par le tribunal exigeait de l’association qu’elle réduise sa dette. « On parlait de 800 000 euros de dettes, rappelle Djil Ben Mabrouk, adjoint en charge notamment de l’activité économique et de l’insertion, mais aussi membre fondateur de la Régie en juin 1990. La Ville a toujours soutenu l’association car elle fournissait un travail exceptionnel auprès des personnes éloignées de l’emploi, en leur remettant le pied à l’étrier. »
Les efforts fournis — économies sur les charges et les salaires, élargissement des prestations aux particuliers, création d’un centre de formation, entre autres — n’ont pas suffi à redresser la barre. « Ces six dernières années, la Régie a été confrontée à d’importantes difficultés structurelles qui l’ont fragilisée, et le confinement ne l’a pas aidée, reprend Djil Ben Mabrouk. Il y a eu aussi des erreurs de recrutement. Peut-être aurait-il fallu réduire le personnel et augmenter certaines compétences. En tout cas, je ressens un immense sentiment de gâchis. »
En 2016, la Régie avait salarié dans l’année pas moins de 129 personnes en insertion. Dans les derniers temps, ils n’étaient plus que 10 cadres et 29 salariés. Ces derniers devraient bénéficier d’un reclassement, dans le cadre d’une discussion avec la Ville et les partenaires de la Régie.
Note : nous avons sollicité le président de la régie, Pierre Bafounta, ainsi que son directeur, Hassen Kouachi. Aucun d’entre eux n’a donné suite à nos demandes.
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